Rozenn Le Berre, Sur la crête

NOTE DE LECTURE 

Rozenn le Berre, Sur la crête

Paris, La Découverte, coll. «Cahiers libres», 2023

Note de lecture par Jean-Philippe Grynberg^[*]

«Continuez de gravir les pentes.»

Lucie Aubrac

J’ai rencontré Rozenn Le Berre, écrivaine, journaliste, dans une librairie d’une petite ville bretonne, Douarnenez, dont elle est originaire.

Je n’avais pas lu son livre mais sa présentation m’a permis une immersion profonde dans le quotidien d’adolescents déplacés/placés dans un foyer de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Son autrice nous offre une utopie où le destin assigné à ces adolescents et leurs familles est contré par la volonté des éducateurs. Ils conçoivent leur travail dans un esprit de résistance (et non pas de résilience) pour aider, avec humanité et compétence, ces enfants à retrouver une verticalité dans leur existence.

La lecture de sa belle écriture m’a confirmé la sensibilité de Rozenn Le Berre à la qualité́ du soin que peut apporter la fonction éducative.

Sur la crête est un récit sur plusieurs années qu’elle ancre elle-même «dans la veine de la littérature du réel ou de la non-fiction narrative». Elle alterne des temps de vie dans ce foyer, des rencontres avec les parents (en particulier les mères), des audiences chez le juge pour enfants avec des tentatives d’atelier d’écriture qu’elle anime. Puis elle nous ouvre vers de grands espaces en nous relatant l’ascension pendant sept jours d’une montagne des Alpes à laquelle elle participe avec ces jeunes et leurs éducateurs. Ils ont ensemble gravi vers l’horizon.

[ * ] psychologue.

Originellement, cette note est parue dans la revue Empan 2024/1 (n° 133), page 145. Elle est publiée ici avec l’accord de l’auteur et celui du directeur de la revue, Rémy Puyuelo. Nous les en remercions.