PROCHAIN NUMÉRO
La Revue Internationale de Psychanalyse du Couple et de la Famille fête désormais les 10 ans de sa première publication. Née du projet de sa première directrice, Anna Maria Nicolò, qui avait signalé comme indispensable la création d’un espace éditorial dans lequel les membres de notre Association, fondée peu de temps avant à Montréal – bien qu’après une longue incubation et préparation – pourraient exprimer leurs idées, apporter leurs expériences cliniques, leurs lignes de recherche et les faire dialoguer entre eux avec d’autres psychanalystes et psychothérapeutes du couple et de la famille éparpillés dans le monde entier.
Le projet d’une nouvelle Revue, proposait de nouvelles caractéristiques par rapport aux revues traitant de thèmes similaires, car il ambitionnait de mettre ensemble non seulement des psychanalystes de langues et nationalités différentes, mais également des modèles et des théories différents. Celles de la pluralité et de la confrontation entre différences a été, depuis le début, une spécificité de la Revue, avec l’intention de maintenir un niveau scientifique élevé et une rigueur dans le rappel, de la part de chaque auteur, aux référence théoriques d’appartenance. La possibilité de poursuivre un travail complexe de ce type s’est fondé sur la constitution d’un Comité de Rédaction avec des collaborateurs de différents pays et aussi d’approches différentes.
Le Comité de Lecture lui-même a été composé de collègues des différentes nationalités et de diverses appartenances linguistiques et théoriques. D’autre part les études psychanalytiques sur la famille et le couple se sont développées au fil du temps dans diverses parties du monde; d’abord en Grand Bretagne, Argentine, France, Italie, Etats Unis, pays avec des matrices culturelles et linguistiques différentes, pour être diffusées actuellement dans beaucoup d’autres zones géographiques: dans les Amériques, en Europe, en Afrique, en Asie, avec des contributions théoriques encore plusvastes.
Les diversités dans les références théoriques en psychanalyse du couple et de la famille sont encore présentes et le but de cette revue a été et continuera à être le suivant: les respecter, les reconnaître, mais aussi les faire se dialoguer entre eux, de les faire se confronter: en pensant que la mise à l’épreuve des modèles et la reconnaissance de leurs possibilités évolutives peuvent être plus significatives que l’adhésion à un modèle fort. Cela a été notre intention et cela continuera à l’être: maintenir l’attention sur ce qui est notre terrain commun, c’est-à-dire ce qui est l’objet d’attention et d’étude de la psychanalyse de couple et de famille; poursuivre la recherches de modèles explicatifs permettant la compréhension de ce qui se passe dans les relations significatives entre les individus, faire attention à ce qui se produit à différents niveaux – du plus superficiel au plus profond – entre les individus eux-mêmes, ce qui les unis, les articule entre eux, plutôt que de porter notre attention exclusivement sur les contenus inconscients de l’individu singulier. Mais il y aura aussi l’idée d’investigation et la possibilité de penser à ce qui peut être ensuite le produit de ces liens, de ces alliances, de ces collusions. C’est là la focalisation de notre intérêt et de notre recherche et ce que nous désirons soutenir comme rédaction à travers la publication de travaux représentant toutes les références théoriques à l’intérieur de l’optique psychanalytique, en prêtant attention aux liens entre les personnes et aux interactions dans la séance. Il a été défini, au fil du temps, de façons variées ce qui se produit entre deux individus dans une relation profonde et significative entre eux: lien, collusion, relation, interaction, complémentarité inconsciente, alliance inconsciente, transmission inter/trans-générationnelle. Toutes ces modalités qui font référence à des conceptualisations diverses, font allusion à ce qui se produit et se crée dans l’échange entre deux ou plus individus et, en travaillant cliniquement dans ce type de cadre, nous nous sentirons toujours engagés simultanément à différents niveaux, de l’intrapsychique à l’intersubjectif.
Notre propos est de poursuivre le projet comme il fut pensé à ses origines, puis repris et poursuivi par les seconds directeurs de la Revue, Ezequiel Jaroslavsky et David Benhaim qui l’ont conduite de 2011 jusqu’au dernier numéro. Je suis reconnaissante à ceux qui m’ont précédé à la direction de la Revue pour leur travail qui a permis la publication de 15 numéros sur des sujets tous de grand intérêt et qui ont abordé des thèmes nouveaux et originels, ou bien des thèmes brulants. En recevant l’héritage de cette charge, mon intention est de tenir compte de ce qui s’est développé avec l’engagement de mes prédécesseurs et de chercher à le développer en gardant toujours présent l’esprit qui les a animés, c’est-à-dire celui de soutenir et encourager l’échange des idées, des expériences, des stimuli de la recherche et permettre ainsi une confrontation et un approfondissement dans le domaine de l’utilisation des références théoriques, afin d’acquérir des instruments cliniques majeurs et plus spécifiques encore. J’estime que la Revue a une fonction très importante, dans la mesure où elle peut représenter un domaine de rencontre et de sollicitation culturelle pour l’Association, dans le respect et dans la réflexion des échanges culturels qui s’y expriment déjà à différents niveaux.
La Revue a, à partir de ce numéro, l’opportunité d’être publiée sur le nouveau site de notre Association, acquérant ainsi une présentation plus agréable et une utilisation plus satisfaisante. La publication se poursuivra à une cadence semestrielle, en juillet et en décembre. La rédaction est actuellement composée de 9 membres: Henri-Pierre Bass, Rossella Del Guerra, Raffaele Fischetti, Irma Morosini, David Levisky, Ezequiel Jaroslavsky, Timothy Keogh, Manuela Porto, avec un Rédacteur en Chef, Massimiliano Sommantico. Elle peut compter désormais sur Francesca Enuncio, secrétaire de rédaction qui a déjà collaboré à la revue à ses débuts. Il a été constitué un Comité de Lecture avec trois composantes d’aires linguistiques, pour la lecture en double aveugle. Chaque numéro, outre l’éditorial, contiendra des articles dans l’une des trois langues de l’Association: français, anglais, espagnol. Il y aura en outre une section de Critique de livres (dans laquelle seront recensés des livres publiés dans les trois langues des différents pays, pour maintenir vifs l’information et l’approfondissement sur les développements de la recherche) et une section dédiée au Dictionnaire, dans laquelle seront approfondis la signification, l’histoire, les références théoriques, l’usage des termes proposés à chaque fois. D’autres sections sont en préparation, et seront mises en place dès que possible:
- une section Débats: un espace de confrontation entre différents modèles théoriques sur des thèmes importants de la psychanalyse de couple et de la famille pour valoriser au mieux la contribution que les psychanalyses ont apportée et continuent à fournir à la psychanalyse du couple et de la famille et pour ouvrir la confrontation sur les problématiques complexes que les changements de la société et de la famille nous proposent actuellement;
- une section dédiée aux Films, dans laquelle pourraient être présentés et commentés des films dont le contenu présente un intérêt particulier pour notre spécialité;
- une section Reports, dans laquelle pourraient être rapportées des expériences d’étude, de travail, de partage, de collaboration, de participation à des activités qui tournent autour de la psychanalyse du couple et de la famille;
- d’autres intégrations seront possibles, de temps en temps, sur d’autres thèmes liés à la clinique et à la recherche.
La Revue pourra, sur le nouveau site, offrir aussi un espace pour les lecteurs afin de dialoguer avec eux, lesquels lecteurs pourront envoyer critiques et suggestions. Je remercie tous ceux qui font confiance à ce projet, aux membres du Comité Scientifique, à tous les collègues de l’Association, aux collègues de la Rédaction, au CA qui a toujours soutenu ce projet. Anna Maria Nicolò, dans son salut au moment de sa démission de la direction, écrivait de la Revue: «Je lui et je nous souhaite qu’elle devienne l’équivalent de l’agora grecque, lieu d’échange et d’enrichissement démocratique, lieu central de la polis, qui a tant marqué l’histoire des idées».
Je me souhaite, au moins en partie, de pouvoir continuer à faire avancer cette aspiration.
Daniela Lucarelli