REVIEW N° 27 | YEAR 2022 / 2

The transformation of common and private spaces following the adolescent’s presence in the confined family

 The transformation of common and private spaces following the adolescent’s presence in the confined family.

Based on two clinical vignettes from therapies of adolescents in private practice before, during and after confinement, this article proposes to consider the effects of co-presence linked to confinement. This reflection is based on the transferential dynamics and the arrangement of the therapeutic setting. The reflection is based on the hypothesis of a regressive movement opening to the remobilization of “common and shared spaces” (R. Kaës) by the adolescent within his home, within his family. This article is particularly interested in the psychic processes of the presence between the object and the subject, here the adolescent in his family. The home is then a psychic place in the sense of a primary environment, scene and theatre of archaic movements. I propose the hypothesis that the authoritarian and global qualities of confinement would have an effect on the family envelope. Archaic movements and sensoriality are then at the heart of what we will define as the space of the “common” and the shared experience of this period. We will reflect on the possibilities for the adolescent to support himself in order to conduct his pubertal process.

Keywords: family confinement, adolescence, sensoriality, regression, primary narcissism.


Effets de présence chez l’adolescent dans sa famille confinée, transformation des espaces communs et privés

À partir de deux vignettes cliniques issues de thérapies d’adolescents en libéral avant, pendant et après le confinement, cet article se propose de considérer les effets de coprésence liés au confinement. Cette réflexion s’appuie sur la dynamique transférentielle et l’aménagement du cadre thérapeutique. La réflexion porte sur l’hypothèse d’un mouvement régressif ouvrant à la remobilisation des “espaces communs et partagés”, (R. Kaës), par l’adolescent au sein de sa maison, dans sa famille. Cet article s’intéresse particulièrement aux processus psychiques de la présence entre l’objet et le sujet, ici l’adolescent dans sa famille. La maison est alors un lieu psychique au sens d’un environnement primaire, scène et théâtre de mouvements archaïques. Je propose l’hypothèse que les qualités autoritaires et globales du confinement auraient un effet sur l’enveloppe familiale. Les mouvements archaïques, la sensorialité sont alors au cœur de ce que nous définirons de l’espace du “commun” et du vécu partagé de cette période. Nous réfléchirons aux possibilités pour l’adolescent de s’y étayer pour conduire son processus pubertaire.

Mots-clés: confinement, processus pubertaire, famille, sensorialité, régression, narcissisme primaire.


Efectos de presencia en el adolescente en su familia confinada, transformación de los espacios comunes y privados

A partir de dos viñetas clínicas de terapias de adolescentes en la práctica privada antes, durante y después del encierro, este artículo propone considerar los efectos de la copresencia ligada al encierro. Esta reflexión se basa en la dinámica transferencial y la disposición del entorno terapéutico. La reflexión se basa en la hipótesis de un movimiento regresivo que se abre a la removilización de los “espacios comunes y compartidos” (R. Kaës) por el adolescente en el seno de su hogar, de su familia. Este artículo se interesa particularmente por los procesos psíquicos de la presencia entre el objeto y el sujeto, aquí el adolescente en su familia. El hogar es entonces un lugar psíquico en el sentido de entorno primario, escenario y teatro de movimientos arcaicos. Propongo la hipótesis de que las cualidades autoritarias y globales del confinamiento tendrían un efecto sobre la envoltura familiar. Los movimientos arcaicos y la sensorialidad están entonces en el centro de lo que definiremos como el espacio de lo “común” y la experiencia compartida de este periodo. Reflexionaremos sobre las posibilidades que tiene el adolescente de apoyarse para llevar a cabo su proceso puberal.

Palabras clave: confinamiento, proceso puberal, familia, sensorialidad, regresión, narcisismo primario.


ARTICLE

Introduction

L’expérience du confinement a contraint les familles d’adolescents à vivre de manière resserrée, avec une conception plus réglementaire des limites entre le dedans et le dehors. Comment s’articulent cette qualité de contrainte du (re)-vivre ensemble et le processus adolescent? Je m’interroge ici sur la façon dont certaines familles se sont approprié les interdits du confinement et la redéfinition des «espaces privés, communs et partagés» (Kaës, 2015), pour peut-être entrer en résonance, conflictualité ou dialectique avec leur propre organisation groupale familiale.

Ce travail est soutenu par des thérapies d’adolescents avec lesquels j’ai traversé le premier confinement. Ainsi ce questionnement est orienté par le filtre contretransférentiel lié aux variations dans la continuité du cadre thérapeutique, séances par visioconférence ou téléphone, dans différentes pièces de la maison, sur différents appareils numériques.

Notre souhait est de penser la créativité nécessaire qu’il aura été possible ou pas d’engager dans cette période particulière du confinement, la reprise d’une symbolisation primaire motivée par la nécessité d’un vivre ensemble, autrement.

Confinement: de nouvelles qualités dedans/dehors

Suivant A. Eiguer (2004) et P. Benghozi (2014), je pense la maison comme un pôle subjectif à partir duquel l’adolescent engage son processus de subjectivation et où se constituent progressivement un dedans et un dehors, un interne et un externe (psychique). Je propose ainsi d’y penser également les mises en dépôt d’éléments non subjectivés, de ce que J. Bleger (1966) nommerait les « aspects psychotiques » du soi, élargissant ainsi la perspective qu’il a amenée à propos du processus psychanalytique. Je suggère ainsi que le cadre strict du confinement a mis au-dedans des éléments jusque-là contenus dans le cadre familial. (J’entends par cadre les éléments de vie rythmique, sensoriels, les restes de corps jusqu’alors silencieux qui deviennent bruyants). Or, durant la période de la Covid-19, le monde des adultes et des adolescents a fait face à une interprétation similaire, anxiogène qui a abouti à l’établissement d’une frontière entre le danger et la sûreté. Il a été également proposé une façon de s’en protéger: l’isolement et l’entre-soi, le refuge au-dedans. Comment cela s’est-il lié avec le processus adolescent qui se veut un processus d’ouverture à l’extérieur? En effet, alors que pour l’adolescent l’un des enjeux de sa subjectivité est de constituer de nouveaux objets d’investissements lui permettant d’ouvrir ses mouvements pulsionnels moins soumis à des fantasmes incestuels, je m’interroge sur les effets de la remise en coprésence permanente du corps à corps parents-adolescent. Il est admis de considérer le vécu du jeune adolescent, soumis à la flambée pubertaire, qui reconsidère parfois avec difficulté, désarroi, le vécu sensoriel de ce qui avait constitué son quotidien d’enfant et dont la maison, par déplacement du corps des parents, reste un support majeur. La quitter, la réinvestir autrement, désigner autrement les zones communes de celles privées, voire interdites, tels sont les enjeux des scènes de dialectisation, de conflictualisation ou de partage intersubjectif. J’évoque ici les « confinements volontaires » de certains adolescents dans leur chambre ou derrière leurs casques ou leurs écrans. La redéfinition des frontières entre l’adolescent et l’autre devient alors très vite une voie de subjectivation nécessaire, que cet autre soit au-dehors ou bien chez lui.

Comment réapprendre à vivre ensemble, à s’accorder les uns aux autres, en tenant compte de l’évolution des besoins de chacun sans l’appui sur des étais extérieurs ?

Cet univoque, que je questionnerai du côté de la doxa, a été tel qu’on peut le rencontrer en temps de crise nationale ou de catastrophe. Je pense que cela a constitué un double mouvement, à la fois l’effet de choc lié à un danger inconnu, celui de la Covid-19, et celui de la collusion des espaces des parents et des enfants, avec un effacement de l’arrière-plan générationnel puisque l’éloignement des personnes âgées, les grands-parents, était préconisé.

Avec le dessin d’une forme d’organisation sociétale clivée et imposée, comment penser les mouvements psychiques entre le dedans et le dehors (les mouvements concrets étant bien déterminés par l’État) ? En effet, pour continuer à penser, à ressentir, le jeune a dû vivre au-dedans avec ses parents mais aussi être en lien autrement avec le dehors, par les cours et les amis. En quoi l’exigence du vivre ensemble a-t-elle contribué à une réactualisation du «commun» familial?

Je considère qu’il y a eu convergence des processus archaïques à la fois comme cela est désormais admis, chez tout adolescent engagé dans le processus pubertaire, et dans la famille confinée. L’hypothèse que j’amène serait que cette convergence, entendue du côté d’un mouvement de régression, a pu créer, chez certaines familles, un ajustement créatif pour les adolescents.

R.Kaës, dans un travail sur les liens, définit trois catégories du dedans dans tout groupe : «le privé, le commun, le partagé» qui seraient non superposables. Cela m’éclaire sur une hypothèse d’organisation d’un groupe familial. Il insiste sur les qualités de ce dedans, leurs articulations possibles et les limites à celles-ci. Le privé, le commun, le partagé et le différent sont «des espaces articulés, corrélatifs et interférents en raison de la porosité de leurs enveloppes et de la perméabilité de leurs frontières» (Kaës, 2015, p. 68.) Je résume ici ses définitions :

Le privé serait l’espace subjectif, son organisation pulsionnelle, ses fantasmes secondaires, ses identifications, ses désirs inconscients, donc aussi de son héritage.

Le commun est la substance qui unit les membres d’un ensemble.

Le partagé correspond à la part que prend chaque sujet; cela compte les échanges intersubjectifs.

Le différent est l’écart entre chacun, il est l’indice de la part irréductible de l’autre, qu’il n’est pas réductible à son objet interne.

Pour ce travail je m’intéresse plus particulièrement à l’espace du commun à la fois parce qu’il me permet de penser les mouvements psychiques les plus archaïques. Ceci est nécessaire pour réfléchir au processus pubertaire ainsi qu’à la résurgence de mécanismes de défense de type schizo-paranoïdes (tels que W. Bion (1967) a pu le proposer comme un des fantasmes de base du psychisme, l’organisation en «attaquefuite») fréquents durant cette période particulière du confinement.

Des lieux communs au vécu commun

Je suggère que cet espace de la régression où le «divan est le corps du thérapeute» serait un espace du commun. J’aimerais développer ici que je considère que ce «commun» a pu faire l’objet, pour les adolescents, d’une mise en résonance de leur «archaïque génital» (Gutton, 2004) avec certains membres de leur famille confinée. Pour aborder cette résonance j’utiliserai le concept freudien « d’inquiétante étrangeté » (Freud, 1919) car il nous permet de penser le paradoxe du confinement imposé.

Winnicott (1954) a clairement parlé des effets de l’environnement sur le développement psychoaffectif du tout-petit et du travail de régression, au sens d’un retour à un vécu de dépendance à cet environnement. Je pense que l’hyperinvestissement de la maison comme lieu unique de vie a pu conduire à de courageux mouvements régressifs chez des adolescents. Je les distingue d’effondrements psychiques (comme le père de Samuel, ainsi que nous le verrons plus loin) ou psychosomatiques (comme Noémie) qui ne sont pas des régressions au sens où Winnicott l’entendait.

L’étrangeté de la situation de 2020 se trouve à plusieurs niveaux, sociétal, familial et individuel, et le sentiment d’étrangeté, quant à lui, renvoie au paradoxe d’un retour à une dynamique de vie collective paranoïde ou confusionnelle. L’angoisse de l’inquiétante étrangeté n’est pas tant une pensée qu’un vécu où les contours de soi et du monde se floutent, se dérobent, où les fondations deviennent instables et où le support visuel devient agrippement.

Freud définissait l’inquiétante étrangeté comme la répétition hasardeuse d’évènements qui laisse à penser que la toute-puissance infantile est toujours active, l’organisation œdipienne, notamment celle de la différence générationnelle, s’en trouvant fragilisée. Nous retrouvons ce dont J. Bleger (1967) parle, à propos de cette dynamique de lien d’une relation symbiotique qui se trouve réactivée. La «sociabilité syncrétique», non verbale, est essentielle à la communication interactionnelle plus secondarisée.

Je propose que « l’union des foules par l’émotion » (Freud, 1921), a pu, dans certaines familles, avoir une fonction organisatrice par la forme primaire d’un surmoi. C’est ainsi que je suggère que la qualité rigide de ce qui réglait les entrées/sorties de la famille a résonné, pour certains, comme une qualité «d’enveloppe familiale» nécessaire à la création de ce qu’A. Loncan (2011) appelle un «corps familial». Elle distingue clairement une enveloppe propice à l’ouverture à l’imaginaire, à l’investissement de « l’espace du partage » (Kaës, 2015), à la contenance de fantasmes familiaux, voire de mythes transmissibles qui assignent chaque membre de la famille à une certaine place. Ce processus de lien s’oppose à ce qu’elle reprend d’une « doxa » qui ferme la symbolisation, s’impose en vérité et imperméabilise le mouvement psychique dedans/dehors. La crainte de la contagiosité virale devient fantasme de confusion et moi/non-moi. Or, comme nous le verrons avec le père de Samuel, la virulence paranoïde d’un tel fonctionnement psychique est entrée en conflictualité massive avec le contrat narcissique de celui-ci avec son père. Il est ainsi possible que la qualité rigide de la frontière dedans/dehors ait été un support pour un mouvement régressif qui résonne singulièrement avec le mouvement psychique adolescent.

Je pense ainsi à la sensorialité du quotidien, les odeurs, senteurs, rythmes de vie qui avaient pu se décaler progressivement vers d’autres espaces. L’enveloppe corporelle de l’adolescent et de sa famille se trouve fortement excitée, par tous les organes des sens, sans que cela puisse être dialectisé par d’autres partages sensoriels avec des membres exogames. Ceci nous amène à considérer un autre aspect du corps familial qui est celui psychosomatique. De fait, les études portant sur l’enveloppe familiale amènent aussi à considérer l’expression somatique de certains de ses fonctionnements. C’est ce que nous pouvons entendre dans la résurgence d’états allergiques, eczémateux, qui seraient une tentative somatique de donner forme aux traces primaires non symbolisées. R. Pasteur (2010) a ainsi abordé cette question dans une recherche sur l’enveloppe familiale et les troubles eczémateux. Son travail reste centré sur des enfants et ne porte pas sur l’adolescent mais il ouvre des liens entre la recherche sur le groupe et les expressions somatiques de ces fonctionnements familiaux.

En effet, la remobilisation des processus primaires ouvre à l’expression de ce que Winnicott nomme la “créativité primaire”, basée sur un narcissisme primaire de bonne qualité. Ainsi, les espaces de “partage” et “privé” peuvent se dessiner avec moins d’empiétement, de collusion. C’est ce que j’ai cherché à soutenir dans l’accompagnement thérapeutique de ces jeunes.

Le partage et le privé

Nous avons observé que l’espace du partage s’est trouvé accru par l’utilisation des outils de communication numérique et les réseaux sociaux. Certains adolescents ont pu trouver des points d’identifications à propos de l’utilisation des outils numériques, renversant la compétence le plus souvent. Ils devenaient ceux qui détenaient expérience et savoir qu’ils pouvaient partager avec leurs parents. Néanmoins, malgré la technique commune, les langages adolescent et adulte restent fondamentalement différents. Je suggère ici que l’outil informatique a pu avoir une fonction médiatrice entre les générations, une sorte de “lieu/non-lieu” (Bernateau, 2018) où la frontière entre le lieu des jeunes et celui des adultes, voire des personnes âgées, pouvait se mettre en scène.

Enfin, je considère l’espace du privé depuis mon écoute du processus thérapeutique. En effet, la disparition de la présence partagée de chacun dans la polyphonie et la permanence de la sensorialité des corps, du mobilier, des sons familiers du cabinet, a eu un effet de nécessaire créativité pour qu’une continuité existe. Pour les présentations cliniques que j’ai amenées, elles sont au cœur de la résonance singulière de Samuel et de Noémie dans leur recherche de leur espace privé, notamment par la re-découverte de leur chambre comme projection de leur enveloppe corporelle infantile traversée par le pubertaire. Nous verrons comment ils ont « utilisé » (au sens de l’utilisation de l’objet de Winnicott) mon regard et mon écoute pour considérer autrement leur chambre. J’ajoute que j’y étais d’autant plus sensible que nous partagions une réalité commune, celle du confinement. Il n’était pas question de ne pas le considérer mais au contraire, de mon côté, d’entendre de manière peut-être plus sensible la surprise de reconnaître, dans le familier, de l’étrangeté. Le contre-transfert dans cette période étonnante était d’autant plus original que la communauté psychanalytique elle-même tâtonnait à trouver ses repères, le commun du groupe ne faisait plus enveloppe, en tout cas pas immédiatement. Il aura fallu d’abord ressentir l’angoisse pour recouvrer un élan vers une groupalité interne un peu oubliée car déposée en nous et dans les cadres institutionnels, par exemple ceux des sociétés savantes de psychanalyse.

Clinique

Je vais présenter ici deux vignettes cliniques de suivis thérapeutiques d’adolescents en libéral avant, pendant et après le confinement de 2020.

Samuel

Samuel est un jeune adolescent de 11 ans lorsque débute un suivi thérapeutique avec lui. La demande des parents est ambivalente puisqu’ils souhaitent lui proposer un espace individuel pour aborder son adolescence et, en même temps, se demandent s’ils ne devraient pas être tous reçus tous ensemble.

Il termine son CM2 et se prépare avec anxiété à une sortie scolaire. Lors de notre première rencontre, je suis interpellée par sa différence. Je le trouve maigre, le visage marqué par une grande mâchoire et des yeux exagérément grossis par ses lunettes. Ses mains prennent parfois des postures étranges et son contact est fuyant. Il a les yeux fixés sur un livre de Pokémon trouvé dans ma salle d’attente qu’il tient à quelques centimètres de son visage et qu’il gardera jusqu’à ce que ses parents insistent pour le lui faire baisser. Cette vision maladive est accentuée par la vigueur de ses deux parents qui, dans leur discours et leur tenue, ont une présence optimiste et ouverte. Samuel est très collé à eux, et ceux-ci me font part de fortes angoisses de séparations de leur fils, notamment du fait qu’il a besoin d’eux pour s’endormir le soir. Samuel présente un tic singulier, une sorte d’apnée de gorge qui rappelle le bruit des respirateurs qui l’avaient maintenu en vie dans ses premiers mois de vie.

Première séance

Nous débutons la première séance de thérapie avec quelques jeux très régressifs faits de lâcher-tomber et de dévoration qui semblent mettre en scène des vécus corporels précoces de lâchage, d’une pulsionnalité vorace où j’incarne les émotions qui le traversent. Le mouvement d’identification primaire qui s’installe rapidement entre nous ouvre à une tentative de figuration et Samuel commence à dessiner.

Ce premier dessin le représente avec sa famille dans un moment qu’ils aiment partager : quand ils regardent ensemble un match de foot. Ce dessin est fait d’un geste rapide mais concentré. Sa famille est représentée comme agglutinée, avec un tracé couleur rose tendre qui semble transparent par rapport aux objets, dessinés en noir dur. La famille crie un grand “ouais”…, exutoire maniaque qui fait lien entre eux. Derrière la famille, il y a ce qu’il appelle la “boîte à souvenirs” dans laquelle se trouvent des photos de son enfance. Très rapidement, il fait un autre dessin où il représente son père, avec le même crayon que les objets de son dessin. Le père, dans un corps fragile et mou, est chaussé de bottes noires épaisses qui le vissent dans le sol.

Un peu plus tard dans le suivi, il m’apprendra de manière confuse l’histoire de ses parents marquée par des deuils traumatiques multiples (guerre, séismes), laissant notamment les deux grands-parents orphelins de père très jeunes. Le petit-enfant Samuel, par sa survivance, est désigné par ses grands-parents comme le sauveur qui vient arrêter le cycle des traumas.

Après plusieurs mois de suivi où Samuel développe de plus en plus de réflexivité et de capacité d’analyse de son fonctionnement psychique, la Covid réenclenche chez lui des craintes de mourir, d’être contaminé, en lien avec son passé de maladie somatique. Néanmoins il parvient à dire qu’il a peur de mourir et qu’aujourd’hui c’est différent d’alors, car bébé il n’avait pas peur, il pouvait tout supporter, « ne rien ressentir pour survivre », ainsi qu’il me le disait. Aujourd’hui qu’il ressent, il en est débordé.

Confinement

Quelques jours après le début du confinement, les parents me recontactent affolés, le père fait des crises de panique, m’explique la mère. Nous avons une séance par zoom où Samuel et ses parents viennent se présenter en famille face à l’écran. Nous sommes tous novices dans l’utilisation de cet outil, ce qui ajoute un caractère de partage et d’étrangeté de la situation, eux chez eux et moi chez moi.

Je découvre alors une scène qui me rappelle trait pour trait le dessin fait par Samuel, tous trois agglutinés devant l’écran avec un père au visage défait, le corps effondré. Il découvre en lui des angoisses qui le bouleversent et le paniquent. Le “ouais” maniaque dessiné alors par Samuel est devenu un cri muet de détresse porté par le père. La mère et le fils semblent plus détendus, mais rapidement Samuel se désintéresse de cet entretien de groupe, et il énonce qu’il préfère les rendez-vous individuels.

Le choix du lieu des thérapies va devenir important: si la première séance en zoom eut lieu sur l’ordinateur du salon, les suivantes se feront avec le portable de Samuel, tout d’abord dans le salon et, dès la troisième séance, dans sa chambre.

Ce sera l’occasion de parler de la notion d’espace, d’éprouver les limites sensorielles de celle-ci, les murs de sa chambre qui le séparent de l’espace commun d’avec le reste de sa famille. Il me décrit ses jeux, des décorations, comme s’il voulait que j’aie une même image du décor dans lequel il me parle. Au fur et à mesure, il se prend à rêver d’autres décors, d’une chambre plus adolescente. Il reconnaît alors qu’il aura besoin des compétences de bricolage de son père et qu’il ne doute pas de son aide. Cette rêverie imaginaire est très récente pour lui, il semble à la fois s’appuyer sur l’absence de visuel entre nous et sur la présence très forte mais un peu à distance de ses parents. Ceux-ci sont effectivement très étayants pour lui, particulièrement pour ses devoirs qui se font en visioconférence plusieurs heures par jour. Pour Samuel, cette présence est rassurante car il est à la fois avec ses parents et ses camarades de collège (par visio). Ainsi que Winnicott l’énonçait, avant d’être seul, le bébé est deux, autrement dit, Samuel a pu régresser avec sa famille pour recontacter autrement une présence adaptée à ses besoins sans que cela soit dans une situation traumatique de vie ou de mort comme cela l’avait été dans sa prime enfance. Il n’est plus désemparé et renforce en lui sa “capacité à être seul”, à intérioriser un objet interne sécurisant.

Vers la fin du confinement, Samuel a 13 ans, il est mobilisé par la gestion de sa pulsionnalité pubertaire: son excitation est grande, particulièrement dans le groupe de pairs où l’ajustement face aux filles se pose; le père est envahi d’angoisses agonistiques dont il prend la mesure par le partage du quotidien d’avec sa famille. Le dessin de la famille agglutinée n’est plus d’actualité, les images que Samuel amène sont celles de super-héros orphelins ou de groupes de héros aventuriers. Parce que Samuel avait pu consolider en lui des processus de transformation de ses éléments bruts, il a pu se dégager des projections de son père. Alors que lui voyait dans sa maison des limites, des zones différenciées, le père était dans la confusion, luttant pour ne pas rester dans une relation symbiotique confusionnelle avec son fils. Pour le père, le retour de son fils à la maison a renversé la problématique du dedans et du dehors. L’angoisse de contamination virale avait résonné de manière syntone avec son vécu de contamination par les éléments traumatiques de sa propre histoire. L’ambiance de guerre virale, la proximité d’avec son fils pubère ne lui permettait plus de maintenir une relation collée avec celui-ci.

En effet, si le corps à corps avec son fils bébé, survivant, était venu colmater ses angoisses, la survenue pubertaire de son fils, associée à la réalité d’une pandémie qui donne aux limites soi-autre une dimension de danger invisible, accentue la résurgence d’un fantasme incestuel homosexuel père-fil. La mère, figure tiercéïsante ici, représente alors la limite à la toute-puissance, elle seule peut se dire épuisée, avoir besoin de relais.

Quelques mois après le confinement, cette dynamique familiale s’est encore plus accentuée et a ouvert à des espaces thérapeutiques pour les parents, pour le père aussi.

Noémie, des liens et des entours

Les parents de Noémie se sont séparés lorsqu’elle avait deux ans et, depuis lors, elle en garde alternée chez les deux. Fille unique, elle est décrite comme très autonome et “artiste” par ses parents, une manière pour eux de la situer dans l’originalité et de donner une explication à sa grande souffrance. C’est ainsi qu’elle débute sa thérapie auprès de moi à 11 ans. À 14 ans, elle est dans une quête narcissique-identitaire importante, nourrissant dans ses liens sur les réseaux sociaux certaines identifications à ses pairs ce qu’elle ne parvient pas à consolider dans la réalité. Ses angoisses la conduisent à des vécus persécutifs qui rendent sa vie de collégienne particulièrement difficile.

Elle cherche une maîtrise de son image de peur que les autres jeunes perçoivent sa fragilité et les aspects chaotiques en elle. Elle les réprime à l’aide de défenses obsessionnelles (ritualisation de sa journée, rationalisations). Ainsi elle peut s’habiller de manière parfaitement “cohérente”, selon elle, ne supportant aucune faute de goût, et son maquillage devant être parfait, témoignant de la fragilité de sa continuité identitaire et de l’emprise du percept visuel.

Elle a aussi des mouvements plus créatifs comme le dessin. Elle a un carnet qui ne la quitte pas et ses cours sont remplis d’images qui lui permettent de contenir des vécus archaïques très brutaux de morcellement et de perte de lien entre ses pensées. Elle dessine de nombreuses manières, en jets rageurs, dans une recherche esthétique ou bien une tentative de figuration d’éprouvés archaïques d’évidement ou de dissociation. Son corps est vécu comme morcelé, intrusé, et elle le représente parfois perdu, en errance dans un espace-temps hors du monde.

Dans la thérapie, le transfert traversera différentes phases mais s’appuie sur un « transfert de base » (Parat, 2013) de bonne qualité. Elle peut m’utiliser de différentes façons et ce en dépit de la violence de ses éprouvés, sa séance (P. Gutton, 2013) est identifiée comme un lieu psychique stable, un lieu de repos, un déversoir et une réflexivité parfois.

Le confinement est vécu par Noémie avec une profonde angoisse dans les premiers jours, ce qu’elle peut travailler dans le suivi qui se maintient sans difficulté et de manière régulière, par téléphone, pendant tout le confinement. Elle fait le choix de ne pas avoir le visuel car elle se sent plus à l’aise sans l’emprise du regard. Assez rapidement, Noémie décide de stopper les réseaux sociaux et de ne garder que le téléphone et les SMS. Cette décision radicale inquiète immédiatement ses parents qui m’alertent et craignent un repli sur elle. Pour ma part j’y entendais une identification à un objet obsolète, un téléphone d’un autre temps, comme en avaient ses parents, pas « smart » mais beaucoup plus ouvert à la fantasmatisation de l’imaginaire. Par ce refus, elle ouvre à d’autres rythmes, les messages sont longs à écrire, l’immédiate image est différée.

Je comprends avec elle qu’elle opère de manière radicale une réassignation de ses investissements, alors qu’elle s’évertuait à être avec les jeunes de son âge dans une relation quasi adhésive, en quête de limite/contact avec l’autre. Le confinementinjonction, objet mosaïque, lui a servi d’enveloppe rigide surmoïque dans laquelle elle percevait des parents unis (les deux parents avaient un rapport très respectueux des règles du confinement), et en même temps, par l’énonciation claire de son isolement social, sans réseaux, elle désignait ses parents comme étant ses seuls interlocuteurs.

Jusqu’alors ceux-ci rationalisaient les angoisses de leur fille par rapport à ses difficultés de relation sociale et sa “sensibilité” artistique. Le silence imposé de l’extérieur résonna alors singulièrement avec celui de leur incapacité à communiquer entre eux au sujet de leurs états intérieurs.

Ils s’entendirent tous trois sur le rapport avec la réglementation des gestes barrières, il n’était pas question de les transgresser mais de s’y conformer, d’y obéir. Dans cet accord, ils faisaient famille face aux autres, à l’extérieur.

En effet, la maison, comme contenant délimitant des dedans et un dehors, fut également réinvestie par Noémie. Pour la première fois, la séparation de ses parents ouvrait à Noémie une sensation d’altérité salvatrice; en changeant de lieu toutes les semaines, elle avait l’impression d’un ailleurs qu’elle quittait et retrouvait. Elle projetait de repeindre les murs de ses chambres, faisait des croquis en attendant que les magasins rouvrent.

Noémie met alors en place une organisation de vie plus orientée vers ce qu’elle appelle une vie “saine”. Sommeil, sport, alimentation équilibrés, apprentissages scolaires et activité artistique structurent son programme journalier. Elle en éprouve un sentiment de contrôle satisfaisant car il ne la laisse plus seule face à des mouvements pulsionnels destructeurs. L’ordre cohérent n’est plus recherché dans l’apparence et l’impact esthétique mais sur le dedans, ses ressentis et les effets produits.

Dans le même temps, elle commence à s’inquiéter des causes de la survenue de cette épidémie et y voit désormais les effets du dérèglement climatique causé par l’indifférence, la non-préoccupation des adultes.

Ses deux parents sont en télétravail, ce qui crée entre Noémie et eux des vécus d’identification étranges, au sens d’un retour d’une identification sensorielle jusquelà mise au silence. En effet, elle me dit que cela lui fait bizarre de voir sa mère dans la cuisine, de manger avec elle, de partager le canapé. Elle l’aide dans l’utilisation de l’ordinateur, elles partagent le visionnage de séries. Avec son père, ils vivent en coprésence studieuse, elle comprend mieux pourquoi son père a acheté sur Internet un casque antibruit, car pour elle, c’est comme les réseaux, trop de bruit qui empêche de penser.

Elle observe alors, de manière presque anecdotique, sur sa peau, des rougeurs, une sorte d’urticaire ou d’eczéma qui la conduit à se procurer des crèmes en pharmacie, en respectant strictement les “gestes barrières”. Cette somatisation sur sa peau l’engage là aussi vers une préoccupation de qualité similaire entre celle de son corps et celle de la planète, une préoccupation de type “care”, elle peut s’appuyer sur une figure interne maternelle secourable qui prend soin des aspects bébés en elle.

Au bout de quelques semaines, elle est étonnée de ressentir le silence des autres comme un manque qui, progressivement, se fait sentir. Elle éprouve des angoisses qui prennent de l’ampleur, jusqu’à devenir quasi catastrophiques. Elle élabore peu à peu que le besoin d’inquiéter ses amis en disparaissant des réseaux sociaux avait servi à se sentir active, actrice de ce qu’elle avait vécu dans le lien avec ses parents. Elle s’était sentie trop tôt seule face à la gestion de sa vie psychique et n’avait pu exprimer l’angoisse de ne pas avoir d’objet avec qui partager, voire conflictualiser, son sentiment de solitude. L’inquiétude de ses amis lui permettait d’en expérimenter une partie : elle existait même en étant absente ! C’est ainsi qu’elle reprendra contact avec certains de ses amis mais sélectionnera avec plus d’attention les autorisations d’accès à ses comptes Instagram ou Snapchat.

Alors qu’auparavant elle avait des relations amicales où elle craignait que ses amis ne voient en elle la part en souffrance et que, de ce fait, elle ne pouvait avoir l’idée d’une relation affective tendre et érotisée, elle s’y ouvrira progressivement. Sa mère a pu être expérimentée comme un objet à partir duquel une certaine réflexivité de sa propre pulsionnalité orale primaire était possible, consolidant chez Noémie un Je différencié et non plus clivé. Avec son père, l’identification plus secondarisée permit de dire “non” et de mieux inscrire en elle un surmoi protecteur.

Sans repère surmoïque protecteur, Noémie ne pouvait affronter ses projections identificatoires sans crainte de représailles dévastatrices. L’interdit du confinement fut l’occasion d’un jeu où elle put choisir à qui elle voulait parler ou pas en partageant cette règle au sein de sa famille.

 Discussion

Nous venons de voir, avec les vignettes de Noémie et de Samuel, comment le confinement dans un contexte pandémique a été l’occasion d’une reprise des liens familiaux, sensoriels et œdipiens. Renvoyés à un statut d’être civique obéissant, les citoyens n’avaient d’autre choix que la soumission, la transgression ou la transformation. Quoi de plus étrange pour un adolescent de devoir se soumettre aux mêmes règles que ses parents? Dans une famille avec un adolescent, le vécu d’un mode de fonctionnement similaire renvoie à des identifications en double qui sont parfois troublantes: l’outil informatique partagé, les relations sociales sur les réseaux et l’hyperprésence des corps. Il est sans doute difficile de penser les liens sensoriels d’une nation mais de nombreuses études (Berthet-Jendoubi, 2021; Florin et al., 2021; Le Breton (2021); Gratton et al., 2021) ont été menées sur les effets spécifiques du confinement chez l’adolescent, en s’axant notamment sur la scolarité à la maison et l’enseignement à distance, avec les disparités économiques que cela a engendré.  En résumant rapidement, il apparaît qu’au-delà des disparités liées au niveau social des familles et de leur possibilité d’être bien équipés, d’être isolés et accompagnés dans leurs études, ce qui semble le plus marquant a été la qualité de l’ambiance des liens pédagogiques établis entre les adolescents et leur enseignant, entre eux et leur famille. D’autres témoignages montrent que les troubles dermatologiques ont été nombreux, allant d’une irritation de la peau à des crises allergiques fortes. Les travaux de P. Marty (2006) sur la relation d’objet allergique mettent en lumière la relation non différenciée entre soi et l’autre, le besoin de continuité qui passe par le collage.

Ces vécus font écho de façon troublante à ceux du changement pubertaire, un sentiment de déformation de ses limites corporelles, de perte de repères dans la proximité d’avec l’autre, de vulnérabilité, voire de transparence, ainsi que Noémie le craignait, cachée derrière son maquillage-masque. Sentir un corps consistant, dans une dynamique interactionnelle créative peut devenir menace d’effondrement ou d’amalgame dans la famille de Samuel.

C’est dans ce contexte où les mouvements archaïques dominent, à savoir notamment la différence moi/non-moi que la capacité d’être seul en présence l’autre me semble avoir été un état psychique qui s’est consolidé chez ces jeunes adolescents. Winnicott (1958, p.328) souligne que cette capacité est un signe de maturité affective qui témoigne d’une «union des pulsions et des idées agressives et érotiques ainsi qu’une tolérance de l’ambivalence». Chez, Samuel cela s’est traduit par l’investissement d’un chez-soi au sein de la maison familiale, d’une délimitation des espaces communs, ceux des vécus traumatiques, partagés, ceux d’une idéalisation de la réussite scolaire notamment, et enfin d’un espace privé, sa possibilité de projeter une sexualité exogame.

Chez Noémie, les limites de son enveloppe familiale ont été plus vécues dans l’expérimentation d’une solitude imposée. En retournant sur elle-même l’isolement social, elle en a expérimenté la maîtrise et a pu en faire un jeu identificatoire sublimatoire en allant vers des identifications groupales idéalisées, réparatrice d’une écologie solidaire. Cet idéal, loin de celui de sa famille, lui en permettait une séparation qui n’était plus un arrachement. Notons cependant que cela a dû se sentir dans le feu d’une dermatose, témoin de liens primaires non différenciés. Cependant, ainsi que R. Roussillon (2017) peut en parler, l’intégration des éléments primitifs ne peut se faire sans l’aide d’un objet extérieur, du fait de ce qu’il nomme, citant Freud, “la faiblesse d’intégration du Moi”.

Or j’ai fait l’hypothèse que les qualités sensorielles du confinement (fermeté, sanction, menace du danger, interdit du toucher), au travers de leur énonciation verbale, ont eu un effet sur les éléments les plus archaïques du “sujet du groupe” et donc des organisations groupales et familiales.

Pour conclure, je pense qu’il aura été nécessaire, voire vital dans un moment de rupture tel qu’a été le confinement, avec ses effets de sidération, d’éprouver la reprise d’un sentiment de continuité d’exister. Les partages émotionnels, la colère, la frustration, les empêchements divers ont été plus grands et portant sur un « ennemi » commun, extérieur à la famille, pouvant parfois en resserrer l’enveloppe et, à d’autres moments, en effracter la limite.


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International Review for  Couple and Family Psychoanalysis

IACFP

ISSN 2105-1038