REVIEW N° 24 | YEAR 2021 / 1
Summary
Psychoanalytic consultation with a couple and use of the genogram
Based on clinical material from a psychoanalytic consultation with a couple (characterised by perverse functioning) and conducted in co-therapy in private practice, this article describes the work involved in analyzing the choice of partner and the specific unconscious alliance within that couple’s relationship. Through analysis of the genogram, used as a diagnostic tool and as a mediating object, the history of each of the two families of origin is reviewed, and thus the inter- and trans-generational components of the couple’s psychic make-up are elaborated. Special attention is devoted to the transference-countertransference and inter-transference dynamics. The analytical work would appear to have enabled a first perception of its psychological functioning to have been grasped by the couple, as well as the working through of a way of portraying the dynamics’ most repetitive features.
Keywords: genogram, unconscious alliances, perverse narcissistic tension, transference- countertransference dynamic, inter-transference.
Résumé
Consultation psychanalytique de couple et utilisation du génogramme
L’auteur, en s’étayant sur le matériel clinique d’une consultation psychanalytique de couple, conduite en cothérapie en pratique libérale avec un couple caractérisé par un fonctionnement pervers, décrit le travail déployé afin d’analyser le choix du partenaire et, plus généralement, l’alliance inconsciente spécifique du lien de ce couple. À travers l’analyse du génogramme, utilisé comme instrument diagnostique et comme objet médiateur, c’est l’histoire de chacune des deux familles d’origine qui est revisitée et, donc, les composantes inter et transgénérationnelles de l’appareil psychique du couple qui sont élaborées. Une attention particulière est portée sur la dynamique transféro-contretransférentielle et intertransférentielle. Le travail analytique semble avoir permis une première perception de son fonctionnement psychique de la part du couple, aussi bien qu’une ébauche d’élaboration des éléments les plus répétitifs.
Mots-clès: génogramme, alliances inconscientes, tension intersubjective perverse, dynamique transféro-contre-transférentielle, intertransfert.
Resumen
Consulta psicoanalítica de pareja y uso del genograma
A partir del material clínico derivado de la consulta psicoanalítica de una pareja caracterizada por un funcionamiento perverso, que fue realizada en co-terapia en la práctica privada, el presente artículo describe el trabajo desplegado para analizar la elección de pareja y, por extensión, la alianza inconsciente específica dentro del vínculo que los une. Mediante el análisis del genograma, utilizado como instrumento diagnóstico y como objeto mediador, se revisa la historia de cada una de las dos familias de origen y así se elaboran los componentes inter y transgeneracionales del aparato psíquico de pareja. Se presta especial atención a la dinámica transferencia-contratransferencia e intertransferencia. El trabajo analítico parecería haber permitido que la pareja pudiera captar una primera percepción de su funcionamiento psicológico así como también un esbozo de elaboración de los elementos más repetitivos.
Palabras clave: genograma, alianzas inconscientes, tensión narcisista perversa, dinámica transferencia-contratransferencia, intertransferencia.
ARTICLE
La pratique de la psychothérapie psychanalytique de couple nous confronte à la nécessité d’écouter les représentations verbales, comportementales ou fantasmatiques qui se déploient dans l’associativité du couple; elle nous met également en demeure d’écouter l’impact réel exercé sur la vie du couple, tant par l’histoire des interactions entre les personnes vivantes que par le poids de toute la mythologie des ancêtres. Les histoires inter et transgénérationnelles interviennent en effet dans la structuration des alliances conscientes, mais surtout inconscientes, du couple, qui peuvent être comprises comme des alliances de deux lignées (Joubert, 2003). L’analyse du large panorama théorique relatif à la clinique psychanalytique du couple nous conduit à nous référer aux aspects essentiels de la compréhension de l’objet couple dont parle André Ruffiot (1984) à propos de la topique dyadique. Selon cet auteur, l’amour du couple est l’“illusion de deux corps pour une psyché unique”. En ce sens, la plainte latente des couples qui demandent une psychothérapie de couple peut être entendue comme une souffrance dans le Moi du couple, dans cette partie de l’un qui est l’autre. Ce sont alors les organisateurs inconscients du lien qu’il est nécessaire de repérer à l’intérieur du couple. Parmi ces organisateurs inconscients, notons avant tout la spécificité du choix du partenaire. D’après Jean-Georges Lemaire, cette spécificité opère en tant que renforcement mutuel de l’organisation défensive du Moi des partenaires pour lequel «le couple distribue les rôles de sorte que chaque partenaire s’oppose au retour du refoulé dans l’autre» (Lemaire, 1979, pp. 241-242); d’après Alberto Eiguer, en tant que premier organisateur inconscient du couple qu’il distingue à partir de quatre types spécifiques de structure fantasmatique inconsciente: œdipienne, anaclitique, narcissique ou perverse (Eiguer, 1998).
Cet article propose de décrire quelques-unes des spécificités de l’écoute thérapeutique réalisée en binôme – ou couple thérapeutique (Decobert et Soulé, 1984; Sommantico, 2016). À travers quatre premières séances conduites en cothérapie[1] dans une pratique libérale, je me propose d’analyser la consultation d’un couple en souffrance, notamment: les spécificités que revêt une démarche de consultation de la part d’un couple lorsque cette demande ne semble venir que d’un seul des partenaires; les caractéristiques de l’alliance inconsciente (Kaës, 2009) qui lie les membres du couple, et donc celles du choix du partenaire, considéré ici comme un des organisateurs inconscients du lien; la spécificité de la dynamique transféro-contre-transférentielle et intertransférentielle; l’apport du génogramme comme outil de diagnostic du lien de couple et comme objet médiateur.
Vignette clinique: la question de la demande
Monsieur et Madame M., respectivement 57 et 55 ans, ont été suivis pendant quelques mois en thérapie psychanalytique individuelle par deux thérapeutes différents. Après cette première phase, leurs thérapeutes respectifs, qui se connaissaient et qui avaient des échanges téléphoniques réguliers, se sont rencontrés et accordés pour leur indiquer d’entreprendre une thérapie de couple. En outre, le thérapeute de Monsieur téléphone à Madame Boscaino, ma cothérapeute, et lui fait part de quelques éléments de cette première étape de travail, en soulignant la présence dans ce couple d’une dynamique violente, qu’il qualifie de “perverse”, que lui a dévoilée Madame M. dans une conversation téléphonique “secrète”. Nos réflexions, préliminaires à une éventuelle consultation de couple, se sont portées sur plusieurs niveaux: comment interpréter le transfert latéral en direction d’une thérapie de couple, “agi” par les thérapeutes individuels? En quoi le couple at-il pu pousser les thérapeutes dans cette direction? Quelle authenticité possible de la demande de thérapie de couple de la part du couple? À quoi être attentifs pour ne pas être poussés, à notre tour, vers des agis? De quelles possibles manipulations pourrions-nous être l’objet?
C’est Monsieur M. qui prend contact avec nous en téléphonant à Madame Boscaino. Nous rencontrons le couple M. pour la première fois un mois plus tard – un délai obligé par nos engagements, mais aussi nécessaire pour poursuivre notre réflexion et pour formuler des hypothèses sur ce qui s’est passé avant ce premier contact. Le problème de l’analyse de la demande dans le domaine de la psychothérapie psychanalytique de couple a ceci de spécifique que cette demande naît au sein des interactions conflictuelles et de la distribution des rôles à l’intérieur du couple. Ainsi que toute demande de psychothérapie, celle-ci implique notamment que le sujet soit prêt au passage du plan du (des) symptôme(s) à celui de l’interrogation du sens ou des différents sens de ce (ces) symptôme(s). Il arrive souvent, comme nous le rappelle Jean-Georges Lemaire (1998), que, lorsqu’un des partenaires pose une demande de psychothérapie, l’autre la refuse. Alors, «il faut prioritairement que le psychothérapeute aide ce dernier à exprimer sa propre souffrance dans l’entretien conjoint jusqu’à ce qu’il ait l’occasion de sentir le bénéfice du travail en commun. Quand il comprend que sa souffrance et sa plainte sont enfin entendues par son/sa partenaire – grâce aux interventions du thérapeute – une authentique demande peut naître en lui» (Lemaire, 1998, pp. 23-24). À la lumière de ce que je viens de dire, il est possible d’affirmer que le thérapeute ne doit jamais se poser en tant que “soutien direct” de la demande posée par un des partenaires, en faisant attention à ne pas se faire prendre par un jeu dangereux d’alliances qui minerait la suite du traitement.
La première séance: les mouvements transféro-contretransférentiels et l’intertransfert
Dès le début de la première séance, c’est Monsieur M. qui, en s’adressant à Madame Boscaino, prend la parole un quart d’heure durant sans permettre à sa femme d’intervenir. Il élève la voix ou la foudroie du regard chaque fois qu’elle essaie d’ajouter quelques éléments à son récit. Monsieur M. nous dit que sa femme est la cause de tous ses problèmes avec ses fils: elle lui “a détruit la vie”, elle le déteste, le hait. Madame M., en pleurant, intervient pour se défendre et affirmer qu’elle aime son mari et voudrait retrouver leur capacité de vivre ensemble sereinement; le mari essaye de l’interrompre. C’est moi qui lui donne à nouveau la parole: elle affirme qu’elle ne le comprend pas, elle est “toujours à côté de lui”, elle le soutient, mais parfois “il perd la raison”, et c’est lui qui la déteste, qui la hait.
Pendant cette première rencontre, nous sommes confrontés à une série interminable d’échanges répétitifs de ce type, et nous nous sentons bloqués dans notre capacité d’intervenir, d’émettre quoi que ce soit qui puisse arrêter cette sorte d’antiprocessus. Nous sommes placés face à une mise en scène de la dynamique qui caractérise la vie de ce couple: une perpétuelle répétition de leur incapacité à s’écouter, en s’accusant réciproquement depuis trente ans de mariage. Ce couple nous montre aussi bien son désir de rester ensemble, chaque partenaire exprimant le besoin de se sentir aimé de l’autre, que l’impossibilité de poursuivre sur le même mode, finalement vécu comme insupportable. Malgré ce qu’ils définissent comme leur absolue différence et leurs furieuses disputes, jamais ils n’ont réellement pensé à une séparation. Mais, il y a quelques années, les choses sont devenues insoutenables et ils ont décidé de demander une aide individuellement. C’est Madame M. qui nous explique que leurs thérapeutes leur ont conseillé une thérapie de couple, “ne voyant aucun résultat du travail individuel”, nous disant aussi qu’elle espère que nous serons “capables de les aider, contrairement aux autres thérapeutes”.
Dans le temps d’après-séance, nous avons discuté pour comprendre si la demande de ce couple était une manœuvre perverse d’utilisation des thérapeutes destinée à pallier une baisse menaçante du fonctionnement pervers, ce qu’exprime principalement Madame M., ou bien une demande indirecte en vue d’arrêter cette dynamique répétitive. Ce questionnement, qui a porté surtout sur les enjeux psychiques avec les thérapeutes précédents et sur ce qui nous a paru comme leur utilisation dans l’ébauche de relation avec nous, s’est appuyé sur la forme qu’a prise la relation transféro-contretransférentielle aussi bien que sur notre analyse intertransférentielle.
À cet égard, il me semble que, dans ce premier temps, nous représentons, pour Monsieur et Madame M., un modèle auquel il leur est difficile de se confronter : un couple uni, fonctionnant bien, envers lequel le couple a pu éprouver une envie si intense qu’elle a amené une tentative d’annulation du travail thérapeutique. Par ailleurs, nous avons éprouvé, dans notre contre-transfert, le sentiment d’être dans une impasse où prévalait notre difficulté à écouter leurs plaintes, associée à de très forts sentiments d’antipathie envers ce couple qui nous plaçait dans une position très difficile. Élaborés dans notre contretransfert, nos sentiments hostiles ont pu s’apaiser, ce qui nous a permis de comprendre et de commencer à donner forme et sens à la douleur et aux colères que vivaient les patients.
Du côté de l’intertransfert – déjà présent avant que la cothérapie ne commence et à l’origine du choix mutuel des cothérapeutes – qu’après René Kaës (1997) on peut considérer comme le résultat du fait que les thérapeutes, induits en cela par la situation groupale elle-même, “transfèrent” leur propre organisation intrapsychique sur les collègues en fonction des transferts qu’ils reçoivent et de leurs dispositions contre-transférentielles, plusieurs points sont à souligner. En particulier, comme le couple en séance, nous éprouvions une difficulté, voire une incapacité, à nous écouter, à reconnaître la différence et l’altérité, vécues comme des menaces pour le lien. Nous adoptions plutôt des positions qui visaient à “défendre” alternativement l’un ou l’autre des partenaires, via des réactions “intransigeantes” et “revendicatives”, en miroir de celles des patients. Nous-mêmes, comme le couple M., nous nous sentions et nous comportions comme un frère et une sœur en lutte pour que chacun fasse triompher sa propre “vérité”. C’est seulement, en élaborant ces vécus, en les envisageant comme des déplacements de l’envie et de la jalousie fraternelles de Monsieur et Madame M., que nous avons entrevu leur importance dans les liens conjugaux; ce que nous aurons l’occasion de vérifier dans la suite de la consultation.
C’est à la lumière de ces réflexions de l’après-séance que nous avons discuté de la possibilité d’utiliser le génogramme à la séance suivante pour explorer plus directement leurs histoires infantiles – en tant que fils/fille et en tant que frère/sœur – aussi bien que pour leur permettre – et pour nous permettre – un détachement de l’ici et maintenant de la dynamique conflictuelle. En suivant Alberto Eiguer (1987), nous considérons le génogramme comme technique “autochtone” de la thérapie psychanalytique familiale et du couple, par laquelle on demande au couple de dessiner son propre arbre généalogique sur une grande feuille. Ce dessin, que l’on peut considérer comme une “radiographie” (Cuynet et Mariage, 2004) de la structure psychique du couple, peut être analysé à plusieurs niveaux et considéré, par exemple, comme un dessin projectif; on notera alors les espaces blancs et les volumes aussi bien que la richesse ou la pauvreté dans le développement d’une des branches. Le génogramme va solliciter la prise de conscience en levant partiellement le refoulement, comme le font toutes les techniques de représentation, et faciliter l’émergence du contenu fantasmatique en atténuant l’impact des émotions. Nous pouvons dire que la réalisation du génogramme du couple, qui permet un “décentrage” par rapport au conflit actuel (Lemaire-Arnaud, 1995), est le produit de son interfantasmatisation et sera une représentation inter et transgénérationnelle du couple, une représentation du Soi du couple, et notamment de l’image inconsciente inter et transpsychique du corps du couple (Cuynet, 1998a; 1998b).
La deuxième séance: le génogramme
Au cours de la séance suivante, Monsieur prend la parole pour dire qu’il est découragé. Concernant sa femme, il précise: “Je ne supporte pas ses interventions, elle me contredit toujours… j’ai peur d’exploser… de faire quelque chose de terrible…”. Nous notons bien cette menace qui révèle le sentiment de dangerosité qu’il éprouve à propos de notre travail commun. Elle met en évidence tant sa peur d’éventuelles modifications dans la dynamique de leur couple que sa manœuvre visant à bloquer toute possibilité de changement. Madame M. signale que son mari la traite depuis des années comme un “objet défectueux” (Hurni et Stoll, 1998b) et qu’il l’accuse d’être en “constante alliance” avec ses parents contre lui. Il l’accuse aussi d’être incapable de le soutenir, que ce soit au sein de la famille, lors d’interactions conflictuelles, ou bien à l’extérieur de la famille, avec des amis communs; de son côté, elle lui reproche d’être tout simplement jaloux des très bonnes relations qu’elle entretient avec la famille et d’être paranoïaque. Ils se bloquent dans une énumération stérile et féroce de leurs récriminations et il nous semble assister à une des scènes violentes qu’ils nous ont décrites. En fait, cette dynamique aboutit souvent à des escalades. Pour notre part, nous avons, en tant que thérapeutes, essayé de “problématiser” et de verbaliser la violence de ce couple dans l’idée d’ouvrir la voie à du matériel infantile chez les deux partenaires, en supposant que cela serait utile à la compréhension de l’ici et maintenant de la dynamique du couple. C’est à ce moment-là que Madame Boscaino a proposé le dessin du génogramme.
C’est Monsieur qui prend le crayon-feutre et commence à dessiner, en nous révélant beaucoup de détails de sa propre histoire familiale. Il commence par le couple de ses parents, morts il y a quelque dix ans, et poursuit avec sa fratrie: ils sont dix enfants, trois filles suivies de trois garçons, puis (les jumeaux sont toujours deux) jumeaux, lui et son frère, enfin un autre garçon et une autre fille. Dans la réalisation du dessin, très schématique et pauvre, il commet beaucoup d’erreurs, fait des ratures, des modifications dans l’ordre de naissance de ses frères. Il commente son dessin terminé. Il nous apprend qu’il a deux frères morts qui n’y figurent pas; nous lui disons que, s’il veut, il peut les ajouter.
En regardant son dessin, il s’aperçoit aussi qu’il n’a pas dessiné sa famille actuelle, sa femme et ses fils, âgés de 16 et 19 ans. C’est à ce moment-là qu’intervient Madame M. Elle commence son dessin par la famille nucléaire, par ses fils dont elle nous dit qu’ils sont dans le désarroi à cause de la situation entre leurs parents. Ensuite, elle se dessine, puis représente sa sœur aînée et termine par le couple de ses parents, son père étant décédé trois ans auparavant. Par rapport à sa sœur, Madame M. explique qu’à partir de la mort du père quelque chose de leur enfance s’est comme “revitalisé”: selon elle, alors qu’elles doivent soigner leur mère, sa sœur essaie de la discréditer comme autrefois. Elle se met en colère en parlant de ça et, lorsque le mari essaye d’intervenir, elle réagit très violemment.
Dans ses commentaires, Monsieur nous décrit des relations fraternelles difficiles et violentes, comme le sont, du reste aussi, ses relations avec ses beaux-frères et belles-sœurs; il fait le récit des récriminations de ses frères envers leurs parents qui auraient été distants, occupés, lointains, mais il insiste surtout sur la violence passée dans ses rapports avec son jumeau et avec son père et sur leur actuelle indifférence. C’est Madame Boscaino qui rapporte la violence, thème abordé principalement par Monsieur, à son histoire infantile, à ses relations familiales, notamment avec sa mère et ses frères, telles qu’elles émergent du génogramme.
Madame M. intervient pour souligner que, pour sa part, elle a toujours insisté pour que son mari fréquente sa famille. Leur type de relations est pour elle incroyable. Dans sa famille, elle et sa sœur, après l’enfance, ont toujours été unies, non seulement entre elles, mais aussi dans les rapports aux parents. Son père, qui était très rigide, s’est assoupli lorsqu’il a connu son mari; ils avaient l’un pour l’autre une grande estime, beaucoup de confiance et de respect. C’est Monsieur qui intervient alors: “Je suis parti de la maison quand j’avais 17 ans, pour l’armée… je me débrouille très bien tout seul… je pouvais bien comprendre mon beau-père… il m’est apparu comme un deuxième père… je suis en colère surtout avec son beaufrère… parfois j’ai dû me retenir de le frapper, vu sa façon de traiter sa femme, mais aussi ma famille”.
Nos interventions sur le dessin aussi bien que sur les associations du couple par rapport à l’arbre généalogique ont alors pour fonction de rendre perceptibles à chacun son statut identitaire et ses liens inconscients au travers de la structure générationnelle représentée (Cuynet et Mariage, 2004). Dans l’après-séance, il nous a semblé possible d’affirmer que Monsieur M. a revécu avec ce beau-frère le type de rapport qu’il avait eu avec ses frères, notamment avec son jumeau. De son côté, Madame semble avoir longuement nié ses sentiments hostiles vis-à-vis de sa sœur, idéalisant ses relations familiales jusqu’à la mort du père.
La troisième séance: la reprise du génogramme et le choix du partenaire
Dans la troisième séance, nous avons pu voir que le génogramme sur le couple a bien stimulé la remémoration et favorisé un discours sur les générations antérieures, si bien que le conflit actuel a pu prendre une autre dimension lorsqu’il a été éclairé par les souffrances du passé. L’accès qu’offre le génogramme pour se retrouver en prise avec ces histoires anciennes a été nécessaire pour que le présent puisse prendre un autre sens, en corrélation avec la découverte de la place donnée à l’autre dans l’organisation de la vie conjugale (Butler, 2003). C’est en ce sens que le génogramme est pour nous, mieux qu’un outil diagnostique, un instrument d’approfondissement clinique très puissant, un objet médiateur à utiliser là où le penser est vécu comme dangereux ou bien est court-circuité par l’agir, et pour faciliter l’investissement par les membres du couple dans une aire d’expérience qui offre une médiation différente de celle de la seule parole (Chouvier, 2002; Vacheret, 2002).
Monsieur M., en reprenant son propre discours sur sa jeunesse, nous parle de ce qu’il a vécu comme un “échec dans mon projet de laisser le vieux monde pour partir pour un nouveau monde, celui de la famille de ma femme…”. C’est après cette intervention que les sentiments hostiles que nous éprouvions envers ce couple, notamment envers cet homme, vont s’amoindrir. J’interprète alors la plainte de Monsieur comme l’expression de la souffrance de n’avoir pu combler les failles dans sa propre affiliation à sa famille d’origine, de voir déçu son désir d’être unique, considéré comme le plus important, au moins une fois dans sa vie, dans cette nouvelle famille, dans son couple. Il est probable qu’une si grande douleur et qu’une frustration aussi massive de son désir aient abouti à des sentiments d’abandon, puis de rage, intenses et violents. Du côté de Madame, on voit comment sa rage envers sa sœur, dans le rapport avec la mère, a pu se reproduire envers la complicité entre son mari et son père.
Il me semble que ce travail sur le génogramme nous a permis de commencer à travailler sur l’alliance inconsciente, plus particulièrement sur le choix du partenaire qui caractérise ce couple. D’après René Kaës (1992; 2009), en effet, on peut affirmer que l’alliance inconsciente, notamment le pacte dénégatif (Didillon, Chiers, Monteil, 1996; Sommantico, 2011), qui occupe une place privilégiée dans la structuration du lien de couple (Robert, 2005), est une formation psychique intersubjective, construite et gardée par les sujets du lien. En tant qu’appartenant, par leur même nature, à l’inter-subjectivité, les alliances inconscientes sont des «configurations psychiques bifaces […] elles n’appartiennent en propre ni au sujet singulier, bien qu’il soit partie constituante de l’ensemble, ni à l’ensemble, [elles] assurent des fonctions spécifiques dans l’espace intrapsychique, et en même temps elles soutiennent la formation et les processus des liens intersubjectifs qui, à leur tour, confortent des formations et des processus intrapsychiques» (Kaës, 1992, p. 131). Même le choix du partenaire est fondé, dans la conception de Jean-Georges Lemaire (1998), sur une collusion inconsciente très organisée et de nature défensive, à l’intérieur de laquelle il apparaît que l’essentiel pour le sujet est de se garantir une protection d’une tendance inconsciente; le choix du sujet est alors fait de manière à éviter que cette tendance refusée soit stimulée ou bien à la garder refoulée. On assiste alors à «l’utilisation du lien au partenaire comme mécanisme de défense contre les dispositions psychiques les plus récusées, notamment prégénitales, œdipiennes, etc.» (Lemaire, 1998, p. 64). Selon Alberto Eiguer (1998, p. 84), le choix du partenaire, complexe en soi, possède «une qualité organisatrice certaine: il aura une valeur proche des formations de compromis inconscientes… Il comportera un soulagement économique et agira à plusieurs reprises comme un mécanisme défensif»; il aura, en outre, une importance spécifique «pour la consolidation et l’organisation du couple […] L’objet inconscient de l’un s’entrecroise avec l’objet inconscient de l’autre, disons-nous, et les deux objets cumulés inaugurent un monde objectal partagé, qui adopte ainsi une dimension organisatrice» (ibidem, pp. 8485).
Dans notre cas, on a pu voir comment le couple M. a trouvé des éléments liants dans les histoires familiales de chacun, aussi bien que dans l’actualité de leurs liens. En particulier, ce couple est caractérisé par un retour massif du fraternel (Kaës, 2008; Sommantico, 2014). Si, dans un premier temps, la réciprocité du choix du partenaire et la formation du couple semblent avoir enrichi leurs vies, dans un second temps, pendant des années, cette réciprocité fraternelle semble, par contre, avoir profondément imprégné et immobilisé le lien intersubjectif. Dans ce couple, et de façon particulièrement évidente dans l’histoire de Monsieur M., le lien fraternel est strictement ancré à la polarité isomorphique de l’appareil psychique fraternel (Jaitin, 2006), à la recherche d’une parfaite identité, d’une parfaite correspondance des frères, dans une dynamique intersubjective par laquelle chaque frère ou sœur a une place indifférenciée dans le groupe. Donc, le groupe fraternel ne peut pas jouer sa fonction d’ouverture d’étayage pour une future séparation/différenciation. C’est sur cette base qu’on pense à un modèle identificatoire, ou bien à une alliance inconsciente qui va orienter, déterminer et parfois détourner les choix affiliatifs du futur, notamment celui qui fondera le lien de couple. Deux éléments qui ont émergés en séance sont en effet significatifs: d’un côté, l’impossibilité, pour les partenaires, de s’écouter, attitude au travers de laquelle chacun des deux essaie d’attirer l’attention des thérapeutes dans un mouvement de négation de l’existence de l’autre, typique des rivalités fraternelles par rapport au couple parental; de l’autre, l’étroite et profonde complicité entre les partenaires, dans laquelle ils ont pris l’habitude d’exprimer de manière répétitive, et en les liant, l’amour et la haine. En ce sens, les partenaires cherchent inconsciemment l’un dans l’autre le partenaire du “pugilat fraternel” (Butler, 2000) dont ils ont chacun la nostalgie et qui correspond à une fonction de rassurance, voire de défense narcissique vitale.
La quatrième séance: la tension intersubjective perverse
Dans la quatrième séance, en profitant d’un climat apparemment détendu, ma cothérapeute tente une sorte de récapitulation de cette première étape du travail, mais les commentaires du couple, notamment de Monsieur, dévalorisent le travail effectué ensemble, adoptant un caractère défensif qui exprime des “résistances coalisées” du couple destinées à éviter la remise en question de son fonctionnement. Comme dans les couples décrits par Hurni et Stoll (1998a; 1998b), il semble aussi qu’un certain niveau de tension intersubjective perverse joue un rôle majeur dans l’équilibre de ce couple. La dynamique intersubjective du lien de couple est alors caractérisée par la présence d’attaques continues et mutuelles de l’intégrité psychique, dans un jeu entre mouvements offensifs et contre-offensifs. Il est donc pour nous important de nous rappeler que, s’il est possible chez tous les couples de développer des défenses perverses, selon Eiguer (1989; 1998) on rencontre aussi des couples de structure perverse dont les partenaires adoptent des traits de comportement et utilisent des stratagèmes plus franchement pervers, comme la fragilisation de l’autre, la disqualification, l’attaque continue de l’autre, y compris en impliquant des tiers, la manipulation, la domination destructrice, sans parler des mensonges, des paradoxes, des menaces. Ce qui s’impose alors comme une évidence et une caractéristique de ces couples, c’est la très forte dépendance réciproque des partenaires.
Monsieur M., ne supportant pas ce climat, revient à ses manœuvres d’accusations, à ses menaces. Madame nous présente alors de nouvelles plaintes, relatives à la véhémence des projections de son partenaire, associées à des affects de rage mobilisés par la difficulté ou l’impossibilité d’expulser par projection des objets internes sur l’autre. Mais elle montre en même temps des sentiments de désespoir. Ce que ce couple nous montre, c’est la réciprocité de l’insatisfaction, où l’un est cause de la détresse, du malaise de l’autre (Sommantico, 2010). Il nous semble que chaque membre de ce couple formule le refus catégorique d’une quelconque souffrance psychique, celle-ci étant placée en totalité dans l’autre.
En guise de conclusion
En revenant à la spécificité du fonctionnement pervers du couple M., nous pouvons noter le versant sado-masochique de cette relation, où chaque partenaire peut incarner alternativement ou simultanément plusieurs rôles. En particulier, l’un des partenaires expulse, projette dans l’autre des parties refusées de son propre Moi et celles-ci sont à leur tour utilisées par l’autre partenaire pour le déstabiliser (Hurni et Stoll, 1998a). Nous pouvons aussi dire que si la violence à l’intérieur de ce couple a, entre autres fonctions, celle de nier la différence, la reconnaissance de l’altérité du conjoint, la violence au sein de la séance est une nouvelle tentative de créer une situation d’indifférenciation à travers la négation de la fonction thérapeutique (Dupré La Tour, 2000). Peuvent apparaître, en particulier, des phénomènes d’attaque de la pensée des thérapeutes, sachant que seule la pensée leur permet d’aider les conjoints à effectuer le passage du conflit externe à la reconnaissance de leur conflictualité interne. Mais, comme cela nous est arrivé, les thérapeutes peuvent aussi se trouver en grave désaccord – entraînant parfois un échec du traitement; des phénomènes de reproduction peuvent également se manifester en miroir du fonctionnement du couple consultant – c’est alors que le travail intertransférentiel (Sommantico, 2013), où la réflexion commune de l’après-séance permet l’élaboration des mécanismes utilisés par le couple et leur “restitution thérapeutique”, se révèle très utile (Hurni et Stoll, 1998b). Si l’intertransfert rend compte d’une mise en résonance des projections du couple sur le couple thérapeutique avec ses tensions internes, ses conflits latents, ses failles possibles, l’analyse intertransférentielle conduit alors vers les positions transférentielles attribuées par chaque analyste à l’autre, aussi bien que sur les effets contretransférentiels de l’un sur l’autre; l’analyse de l’intertransfert étant alors le travail accompli dans l’après-coup qui aide le couple thérapeutique à fonctionner, à considérer les différences de point de vue entre thérapeutes à propos de ce qui passe à travers les transferts du couple, chacun étant pénétré de sa façon d’avoir compris le matériel émergé, chacun ayant tendance à suivre son propre fil rouge. C’est, en fait, la façon propre à chacun des partenaires du couple thérapeutique de vivre émotionnellement le transfert et le contre-transfert qui est l’objet de ce travail de “perlaboration à deux”. Et c’est donc dans ces moments de “blocage du couple thérapeutique” (Dupré La Tour, 2002), lorsqu’il commence à fonctionner en miroir du couple consultant, que l’analyse intertransférentielle peut constituer un outil très important pour la compréhension du fonctionnement du couple thérapeutique aussi bien que du couple consultant.
À travers cette situation clinique, on voit bien comment, lorsque la perversion se manifeste véritablement dans le fonctionnement du lien, le cadre psychanalytique du couple est particulièrement approprié à son étude et à son traitement: la virulence qui s’insinue dans le cadre, dès les premiers instants, est exacerbée par la mise en présence des partenaires et du couple thérapeutique et rend compte des agissements réciproquement et transféro-contretransférentiellement destructeurs.
Il me semble possible d’affirmer que, dans ces premières rencontres, le travail fait en commun sur le génogramme mais plus spécifiquement le dévoilement de la violence caractéristique de ce couple, aussi bien que le travail intertransférentiel, ont permis, comme c’est le cas en général pour les couples caractérisés par une dynamique perverse, une première perception de son propre fonctionnement psychique par chacun dans le couple. Cette ébauche d’élaboration de la violence conjugale a pu ouvrir la possibilité d’une poursuite féconde du traitement en permettant l’ouverture au changement et la sortie d’une répétition mortifère pour retrouver “une certaine créativité” (Joubert, 2003) dans la relation. En particulier, en reconnaissant singulièrement en nous, mais encore plus dans la dynamique de notre couple thérapeutique, les mêmes résurgences fraternelles (Sommantico, 2012), nous avons pu les écouter, les accueillir, les contenir, voire commencer à les transformer dans le travail avec le couple. C’est-à-dire que seule la possibilité de reconnaître dans le couple thérapeutique ces échos infantiles a pu permettre au couple en thérapie de ne plus dénier, donc de commencer à se réapproprier, et en même temps à transformer, ces éléments de leurs histoires singulières qui avaient infiltré leur histoire de couple.
Bibliographie
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[1] Je remercie Madame. Il vaudrait mieux harmoniser. Puisque que vous écrivez Monsieur et Madame M., il faudrait également écrire Madame Boscaino de m’autoriser à utiliser ce matériel clinique.