REVUE N° 29 | ANNÉE 2023 / 2

DU RETOUR DU FORCLOS GÉNÉALOGIQUE AUX RETROUVAILLES AVEC L’ANCÊTRE TRANSFÉRENTIEL


Télécharger PDF

Du retour du forclos généalogique aux retrouvailles avec l’ancêtre transférentiel

L’auteur reprend quelques notions théoriques concernant la transmission psychique, la souffrance familiale, l’indication de TPF, pour développer plus particulièrement quelques hypothèses concernant les traumatismes psychiques anciens ou actuels, leurs manifestations et leurs effets. La reprise possible de ceux-ci dans l’espace de la cure de TPF et le travail spécifique d’analyse du contre-transfert sont abordés à partir de la clinique.

Mots-clés : néo-groupe, transmission psychique inter- et trans-générationnelle, traumatisme psychique, contenant du négatif


Del retorno del cierre genealógico al reencuentro con el antepasado transferencial
El autor retoma varias nociones teóricas relativas a la transmisión psíquica, al sufrimiento familiar y a la indicación de la T.F.P., para desarrollar más específicamente varias hipótesis relativas a los traumas psíquicos pasados o presentes, a sus manifestaciones y a sus efectos. La posible reanudación de éstos en el espacio del tratamiento de la T.F.P. y el trabajo específico de análisis de la contratransferencia se abordan desde un punto de vista clínico.

Palabras clave: neo-grupo, transmisión psíquica inter- y trans-generacional, trauma psíquico, contenedor de lo negativo.


From the return of the genealogical forclosure to the reunion with the transferential ancestor
The author takes up several theoretical notions relating to psychic transmission, family suffering and the indication for PFT, to develop in particular some hypotheses concerning past or  present psychic trauma, its manifestations and effects. The possible return of the latter within the space of the PFT treatment and the specific work of counter-transference analysis are discussed from a clinical point of view.

Keywords: neo-group, inter- and trans-generational psychic transmission, psychic trauma, container of the negative


ARTICLE

Introduction

La thérapie familiale psychanalytique (TFP) s’inscrit dans le mouvement psychanalytique et à la suite des travaux sur la psychanalyse des groupes. Les hypothèses de Didier Anzieu et René Kaës en particulier fondent notre théorisation et notre technique. La clinique nous invite à recevoir des familles en souffrance, même si la symptomatologie est individuelle et quelles que soient les manifestations de cette souffrance. Quelles sont les conditions d’un travail psychanalytique possible et quels aménagements techniques sont envisageables et nécessaires en rapport avec les nouvelles formes de demandes qui nous sont adressées? Le travail thérapeutique de type psychanalytique entrepris avec les familles en souffrance nous amène à nous interroger sur la place, les manifestations et l’importance du contre-transfert.

Mais reprenons, tout d’abord, quelques remarques:

Le groupe est un dispositif thérapeutique qui trouve sa place là où le dispositif individuel fait défaut ou est insuffisant.

Question: Quelle part de l’inconscient la cure-type néglige-t-elle, à laquelle la scène groupale-familiale puisse seule avoir accès?

Disons que le dispositif groupal permet l’investigation et l’abord de formations et de processus psychiques qui ne peuvent être traités autrement, particulièrement ceux qui concernent l’intersubjectivité. La présence de la famille dans notre dispositif place au cœur de notre travail la question de la transmission psychique: quels sont les manifestations, les effets et les possibilités de reprise dans l’espace groupal thérapeutique de ce qui provient de l’héritage psychique de la famille, de ce qui est issu des générations précédentes, de l’inscription de la famille dans une filiation? Enfin, il existe une affinité entre groupe et traumatisme. Le groupe est le lieu privilégié (de par l’effet de co-excitation qu’implique le groupement) où se répète, peut être repris et peut s’élaborer ce qui est ou fut traumatique. Ceci concerne les effets de traumatismes récents ou issus des générations précédentes.

L’expérience clinique nous a amenés à considérer la plurifactorialité du symptôme en tant que compromis par rapport à un conflit psychique individuel, mais aussi en tant que compromis par rapport au double projet de tout individu «….d’être maillon d’une chaîne à laquelle il est assujetti contre sa volonté ou du moins sans la participation de celle-ci, et d’être à lui-même sa propre fin » (Freud, 1914).

Appartenir à un groupe, une famille, une généalogie, en être membre et mener à bien sa propre individuation, être sujet d’un groupe et sujet dans un groupe, tel est le projet de tout développement psychique; mais cela ne va pas toujours de soi. En effet le groupe se construit à partir de formations psychiques des sujets qui le constituent, mais c’est aussi en étayage sur le groupe (et le corps) que se fonde toute psyché singulière. Certains symptômes viennent parfois exprimer cette complexité.

Ainsi posées, ces idées succinctes amènent à envisager autrement la compréhension et l’abord de certains symptômes ou manifestations, particulièrement ceux pour lesquels une lecture purement subjective s’avère inefficace et inopérant un travail au niveau de la psyché individuelle. L’abord groupal familial est parfois nécessaire. Ceci nous amène à recevoir des familles. Puis dans certains cas, lorsque la souffrance paraît en rapport avec la difficile tâche d’accorder le singulier et le pluriel, nous sommes amenés à proposer un travail thérapeutique de type psychanalytique à l’ensemble du groupe familial. Ce travail vise à restaurer les fonctions et le fonctionnement du groupe familial en vue d’une reprise des processus d’individuation.

Qu’on ne s’y trompe pas: notre projet est de permettre, grâce à un abord groupalfamilial, une libération des processus psychiques individuels et d’autonomisation, en aucun cas il ne s’agit d’une “réparation” des familles sous couvert d’une quelconque idéologie.

Ce travail avec les familles et particulièrement la TFP, nous a alors sensibilisés à la spécificité des formations et des processus psychiques mis en jeu ou révélés par le dispositif, dans la mesure où nous acceptons cette idée fondatrice de nos hypothèses et de notre travail clinique, que l’inconscient est toujours susceptible de s’externaliser dans un contenant spécial et, corollaire de cette proposition, que les formations et processus spécifiques de l’inconscient se développent, se manifestent et se déploient en fonction et en rapport avec l’espace psychique défini et offert.

La présence de la famille, avec son rapport privilégié à la filiation, nous amène à réfléchir sur les manifestations et les effets de la transmission psychique dans l’espace thérapeutique groupal, quelles que soient les modalités de cette transmission et de cet héritage.

La préhistoire, on le sait, n’est pas toujours du passé, la généalogie parfois mélange les temps et les espaces, se trompe de génération, se répète, confond les sujets, et certains ancêtres semblent se complaire à perturber la vie de leurs descendants. Le travail clinique ou thérapeutique avec les familles nous conduit à de nouvelles interrogations, révélant, à leur écoute, un matériel inhabituel, surprenant, incongru.

Nous avons accès à certains aspects, à certaines zones jusqu’ici inviolées de l’inconscient et la mise à disposition de nos propres “archives familiales” est sollicitée dans le “présent-composé” des séances.

Transmission psychique et souffrance familiale

Le projet de toute famille est:

  • de transmettre l’héritage psychique acquis et fondateur, inscrivant chacun et l’ensemble dans une continuité générationnelle;
  • de se perpétuer en donnant la Vie au-delà des morts, tout en conservant son identité, son âme. La transmission de la vie biologique et de la vie psychique est au cœur de la constitution et des projets de la famille, ceci grâce et au travers des générations et des alliances. C’est dire que la question de la transmission psychique est centrale dans le groupe familial et concerne chacun et ensemble dans des rapports générationnels et groupaux. La famille est le “réceptacle” et le lieu d’élaboration de la transmission psychique.

La famille (ou son représentant) se trouve héritière de vécus psychiques élaborés, intégrables, constituant le tissu fantasmatique, historique et mythique, berceau dans lequel le sujet trouve sa place et ses fondations. Cette modalité intergénérationnelle de la transmission implique une succession de transformations (changement de forme) des vécus bruts, survenant aux différents niveaux des processus de la transmission-héritage. Mais un autre héritage est à charge de la famille, constitué d’éléments bruts venant de vécus non élaborés, voire non élaborables, issus d’une histoire lacunaire où traumatismes, non-dits et deuils non faits ont empêché ou interdit le travail de représentation par les générations précédentes. Ces éléments bruts, dont certains sont en attente d’élaboration, sont imposés aux descendants, traversant les espaces psychiques singuliers et familiaux, faisant intrusion et irruption dans les psychés héritières, sans appropriation possible.

Ce négatif en errance ou contenu dans des formes constituant des “contenants de négatif” (cryptes, fantômes, secrets…) est à charge des héritiers. Pourront-ils le transformer afin de le rendre intégrable psychiquement ou auront-ils à le transmettre ainsi, participant à la constitution des liens?

Ces deux modalités de la transmission psychique, transmission intergénérationnelle et transmission transgénérationnelle, indiquent la complexité de l’héritage psychique de la famille ainsi que la charge et le travail qui lui incombe (Granjon, 1994) Les fonctions et le bon fonctionnement de l’appareil psychique familial (APF) (Ruffiot, 1981), espace psychique composite et complexe, permettent que se construisent et s’organisent l’intersubjectivité du groupe et les subjectivités singulières, dans une temporalité, une histoire, articulée et dégagée de l’héritage fondateur. En offrant à chacun une place à prendre dans la chaîne des générations, l’APF assure, grâce aux alliances inconscientes, la continuité narcissique et la perpétuation de la Vie psychique.

C’est dire l’importance du travail de liaison et de transformation du groupe, nécessité pour acquérir l’héritage, construire les identités, l’espace et le temps, et se protéger des effets destructeurs de certains aspects négatifs, de ce qui est transmis et s’impose sans transformation.

Indication de TFP

Tout ce que nous venons d’évoquer met en évidence les rapports qui existent entre transmission et appareil psychique familial (APF). Les fonctions de contenance, de liaisons entre les espaces psychiques hétérogènes, d’organisation, de transformation de certaines formations inconscientes mobilisées dans le groupe et de transmission assurent le fonctionnement de l’APF.

C’est le dysfonctionnement de l’APF, entraînant un désétayage des appareils psychiques individuels, qui pose une indication de TFP. Ce dysfonctionnement se manifeste aux niveaux intersubjectif (troubles de la relation et de la communication), intrapsychique chez un ou plusieurs membres de la famille (avec des manifestations somatiques et/ou psychiques) et transpsychiques (partie commune et indifférenciée du groupe). Parmi les manifestations de souffrance, citons:

  • la perte de la cohésion familiale ou au contraire relation fusionnelle et confusion des espaces psychiques,
  • l’abolition des limites et des différences entraînant une pathologie des enveloppes et indifférenciation,
  • les défauts ou défaillances des formations intermédiaires, des alliances inconscientes entre le groupe et les sujets du groupe,
  • la perturbation de la chaîne associative familiale avec censures, ruptures, discours opératoire, a-fantasmatique.

La perte de la mémoire ou de parties d’histoires de la famille pouvant aller jusqu’au fantasme d’auto-engendrement et de télescopage ou inversion des générations, est aussi un signe de “souffrance familiale” qui nous amène à poser une indication de TFP.

Mais ce qui fait le plus violence est le “déracinement”, la perte de l’ancrage filiatif, la rupture générationnelle, qu’ils soient dus à la disparition des repères ancestraux ou aux interdits de savoir concernant les événements traumatiques anciens. Dans le cas où l’axe filiatif est rompu, la déstructuration de l’APF et le désétayage des psychismes individuels entraînent une grande souffrance.

Les manifestations de l’impossible ou difficile gestion par les familles de l’héritage imposé sont en rapport, nous l’avons évoqué, avec une histoire lacunaire due à des traumatismes, des non-dits, des deuils non faits dans les générations précédentes. Certains événements survenus furent impensables et indicibles par ceux qui étaient concernés. L’appropriation des traces transmises ne peut se faire; la représentation et l’inscription dans une autre histoire sont alors à charge des descendants.

Traumatisme psychique et transmission transgénérationnelle

Rappelons que le caractère traumatique ne tient pas à un événement en tant que tel, mais à la désorganisation brutale du psychisme due à un excès d’excitation violent et insensé provoqué par l’irruption d’éléments que le psychisme n’est pas préparé à recevoir et qu’il ne peut mettre en relation avec d’autres expériences créant des zones de non-représentation. Cette désorganisation et cette effraction entraînent effroi et grande détresse.

Secondairement, le désarroi sera attribué à la perception de l’événement, mais il s’agit bien d’une “blessure psychique”, c’est-à-dire de la destruction partielle de formations psychiques déjà établies.

Ce sont des traces traumatiques, des restes négatifs, qui seront transmis tels quels,

sans modification, de façon répétitive. Le traumatisme est et persiste à être un “antiprocessus”, accompagné de phénomènes de type défensif, protecteur (déni, forclusion, isolement, oubli…) correspondant à des mécanismes nécessaires de survie psychique.

Que devient alors ce qui ne peut se dire ni se penser, ce qui doit être caché, ce qui est tu, interdit ou simplement oublié, ce qui, au risque d’être traumatique est dénié, forclos, projeté hors-soi, clivé, fragmenté, et qui, la clinique nous le rappelle, n’est jamais perdu et passe malgré tout d’une génération à l’autre, tel quel, sans transformation, répétant sans cesse et de façon insolite dans les avatars du développement psychique et d’un “télescopage généalogique”, les fragments diffractés d’un impossible ou intolérable souvenir?

Éternel retour de revenants transgénérationnels en quête d’une histoire, d’un mythe ou de quelque mémorial… qu’en est-il de la mémoire de l’oubli, quels lieux d’accueil ou de dépôt leur sont offerts, faute d’un gommage possible

Transmis malgré tout et tels quels, ces éléments en souffrance traversent les générations puis sont diffractés dans le groupe. C’est la trace qui se transmet, ne peut être abolie et peut (ré)-apparaître quelques générations plus tard, sous forme d’énigme ou de signe.

Que faire de ce qui se transmet en “creux”, de ce qui nous incombe et nous encombre? Que faire de ces fragments d’une histoire impensable, de ces “traces sans mémoire”, de ces morts sans sépulture qui hantent le présent, faute de pouvoir être pensés absents?

Normalement, si j’ose dire, au niveau groupal comme au niveau individuel, tout est en œuvre pour contenir, gérer, transformer ces éléments négatifs, fragments projetés d’une histoire qui ne peut ou ne doit se dire, mais qui s’impose malgré tout. L’élaboration des mythes (la fonction mythopoïétique du groupe familial, ainsi que nous le propose André Ruffiot) paraît être un des moyens dont dispose le groupe.  Et cependant, certaines familles en souffrance viennent nous consulter, aux prises, semble-t-il, avec l’impossible gestion de leur héritage, envahies ou perturbées dans leur fonctionnement par ces formations négatives qui pervertissent la pensée groupale familiale en attaquant les processus secondaires, en disqualifiant les rapports jegroupe, en bloquant la fonction refoulante; ces familles, il est vrai, utilisent parfois des “porte-parole” ou “porte-symptôme” qui incarnent alors certaines formations intermédiaires du groupe, et du coup peuvent favoriser la reprise de l’associativité dans le groupe.

Ce type de transmission imposée entraîne l’aliénation des sujets héritiers ou en constitue leur destin, amenant à la répétition en actes et en corps de ce qui se réactualise, mais ne peut se représenter. Déliaison, ruptures et violence sont parfois les seules manifestations d’événements délictueux oubliés; l’horreur impensable ou la honte de la transgression s’imposent. Le sujet se trouve avoir à charge une partie non explicite et non accessible de l’histoire d’un autre dont il doit écrire les pages laissées blanches.

Les lacunes, les inclusions, les cryptes constituent des “passés sous silence”, des “tenus secret”, formes contenant les débris insensés d’un événement inacceptable ou inconnu, hors d’atteinte d’un travail psychique, encombrant les psychés des sujets et du groupe héritiers, voués à la répétition et offerts aux identifications de l’enfant.

Ce qui passe d’une génération à l’autre est le défaut de transmission plutôt que son objet. Ce dont hérite la descendance est l’indicible, l’impensable, le secret ou quelques fantômes, et non leurs contenus.

Certains “contenants de négatif” traversent parfois les générations pour réapparaître sous forme d’énigme, de signe ou de symptôme, marquant le destin de celui qui se constitue héritier (Granjon, 1997).

Héritage et travail de l’appareil psychique familial

Pour accueillir cet héritage, le groupe familial offre des constructions psychiques, formations groupales intermédiaires qui ont pour fonction d’articuler l’espace psychique du sujet singulier et celui du groupe, de gérer le passage d’un sujet à un autre et d’une génération à une autre: il s’agit de contrats, pactes, alliances, fondateurs de la subjectivité singulière et de l’être-ensemble du groupe, et organisateurs des liens (Kaës, 1993). L’enfant, à sa naissance, est avant tout maillon de la chaîne de Vie générationnelle. Reconnu et accepté comme membre du groupe familial, il est alors nommé héritier et investi narcissiquement. Ce qui est offert à l’enfant, dans les termes du contrat narcissique, est une place à prendre et une charge à assumer en lui léguant ce qui fait

“tenir ensemble” la famille. En lui permettant d’acquérir l’héritage qui lui est offert et qui le fonde psychiquement, il lui est demandé d’assurer la continuité générationnelle et de maintenir le lien familial, en prenant en charge la “Boîte de

Pandore” fondatrice du lien d’alliance de ses parents.

Ainsi, ce qui fonde la psyché individuelle et assure la continuité générationnelle est peut être dans le défaut, les failles de la transmission, dans les accrocs du tissu filiatif, dans les traces, les restes d’un héritage inconnu ou interdit, tu, oublié ou tenu secret

Et certains contenants de négatifs sont indispensables pour que le sujet advienne et se dégage tout en restant sujet du groupe. Par contre, si l’enfant apparaît comme révélateur de certains de ces négatifs, il risque d’être pris à son insu dans l’irreprésentable familial: la clinique nous apprend en effet que lorsque l’héritage négatif est trop important ou trop envahissant par défaut de contenance, ou que l’enfant, par coïncidence ou par signe, réactualise certaines traces d’événements traumatiques anciens, le risque est grand pour lui d’être pris dans le négatif qu’il représente et de s’identifier à l’inconnu, l’impensable, le mort. Véritable “retour du forclos”, il n’a d’autre alternative, s’il veut vivre , que de s’identifier au négatif que sa venue au monde a révélé. Se constituant ainsi contenant de négatif, l’enfant, par contrat et pour préserver le lien familial, devient lui-même l’irreprésentable, l’impensable. Il prend la place et non la charge de la “Boîte de Pandore”, du silence transgénérationnel, de l’amnésie familiale, et il est obligé d’être. Ce type de “contrat psychotique”, fondateur de l’autisme et de la psychose, aliène l’enfant et maintient la suture familiale un temps menacée.

À titre d’exemple, je pourrais parler de Constellation, cette petite fille qui parlait la langue des étoiles, totalement incompréhensible et pourtant si belle dans sa musique et ses sons.

La grossesse avait été écourtée, “amputée”, disait la mère qui gardait l’impression d’une enfant “pas finie” avec un sentiment d’impuissance et de “vide”. C’est le berceau qui était resté vide après la naissance, laissant la mère en détresse. Lorsque l’enfant put enfin être dans sa famille, quelque temps après, un événement vint marquer la vie familiale: la mort brutale du chien auquel tous étaient très attachés. L’enfant, qui jusqu’ici semblait avoir un développement normal, fit une régression sévère avec des signes d’autisme et des convulsions. Mais c’est au cours d’un long travail de TFP qu’apparut le fantôme du grand-père paternel jusque-là oublié, mort brutalement lorsque le père avait 5 ans et à qui on avait alors dit “qu’il était au ciel”. Constellation, au travers des aléas de sa venue au monde et de sa prénomination, avait été invitée à occuper une place libre et avait cru bon de s’identifier à ce contenu négatif laissé par un deuil impossible.

Mais l’enfant n’est pas seul héritier de la transmission transgénérationnelle. Le groupe familial s’offre aussi à être un lieu privilégié de dépôt et d’élaboration du matériel négatif de la transmission psychique. Différentes modalités d’accueil du groupe sont possibles. Retenons que, selon l’état et le niveau d’élaboration, les éléments négatifs peuvent être dispersés, diffractés dans l’espace du groupe, en errance, infiltrant et attaquant les liens intersubjectifs et l’enveloppe groupale, ou constituent des zones de silence, de non-représentation, suscitant des sentiments de honte, partagés par l’ensemble du groupe. Ils peuvent aussi être contenus, enclos, délimités dans des boîtes à secrets, des formes vides ou des fantômes, devenant plus difficiles d’accès à un travail de dévoilement et de sens; mais ce temps de construction de contenant de négatif, s’il est encore insuffisant, permet une objectalisation du négatif et un passage intergénérationnel.

Ainsi, schématiquement à la troisième génération, certains silences, non-dits, deuils impossibles, après un passage selon des modalités de transmission transgénérationnelle et un transit à la génération précédente, pourront bénéficier de constructions psychiques enveloppantes et seront contenus, enfermés, enclos dans des contenants de négatifs puis transmis selon des modalités plus objectalisées. Contenants remplis de vide, de rien ou de morceaux épars et insensés d’un événement oublié dont on a perdu le contexte.

Le groupe de TFP

La TFP trouve sa place lorsque la souffrance d’un ou plusieurs membres de la famille met en évidence le dysfonctionnement de l’APF et son désencrage filiatif, par défaut notamment de construction de certaines alliances inconscientes. Constitué du groupe familial et des thérapeutes, le groupe thérapeutique, le “néo-groupe”, s’offre à être le lieu de reprise et d’élaboration de ce qui est resté en souffrance dans l’APF, transmis à l’état brut, non symbolisé, non dit.

Le double niveau d’affiliation de chacun des participants et de la famille en tant qu’ensemble en fait un espace psychique groupal complexe fondé par les thérapeutes.

De cette place, l’écoute groupale des psychanalystes prend en compte tout ce qui est dit ou produit dans l’ici et maintenant des séances, dans la multiplicité, la diversité et l’hétérogénéité de ses manifestations. Ce type d’écoute et le travail associatif vont permettre la construction d’une chaîne associative groupale dans le néo-groupe, où les éléments épars, impensés et non verbaux projetés dans cet espace vont trouver place, inscription et sens. Les conditions d’un travail thérapeutique sont fondées sur l’instauration d’un cadre et des règles psychanalytiques, ainsi que l’écoute psychanalytique de la chaîne associative groupale qui se déploie dans ce groupe.

Ainsi, proposer une TFP, c’est proposer une situation de groupe à la famille et à chacun de ses membres, et mettre en place les conditions d’un travail psychanalytique. Ce dispositif groupal complexe du néo-groupe permet qu’advienne et se fasse une expérience spécifique de l’inconscient en rapport avec les enjeux fondateurs du groupe. Le cadre de TFP sélectionne, privilégie certaines formations et certains processus psychiques et nous confronte aux alliances inconscientes du groupe.

Le projet thérapeutique est de permettre à chacun ici d’être sujet dans le groupe et sujet du groupe. La spécificité de l’écoute psychanalytique dans cette situation et dans ces conditions permet l’abord et le travail des formations et des effets de la transmission psychique.

Le groupe de thérapie va donc assurer continuité et mutation pour chacun des participants et pour l’ensemble, dans l’ordre de la transmission psychique, de ce qui fait défaut, de ce qui manque, de ce qui aliène, de ce qui ne peut s’inscrire; continuité et mutation rendues possibles par l’intermédiaire du contrat thérapeutique et des liens du transfert. C’est le destin du négatif de la transmission qui est en jeu. La TFP peut ainsi apparaître comme un processus de ré-étayage groupal.

Ce qui est déposé et/ou mis en jeu dans cet espace psychique groupal va pouvoir bénéficier des processus psychiques groupaux et particulièrement des processus de transformation, favorisant l’élaboration et la circulation fantasmatiques à l’intérieur du groupe nécessaires aux processus d’individuation.

Les trois “temps” du processus thérapeutique amènent le néo-groupe à être un lieu de dépôt et d’accueil, une scène de mise en forme et de représentation, puis un espace de reconstruction du temps généalogique perdu.

Le travail thérapeutique

Le groupe de TFP s’offre à être un lieu d’accueil, de recueil de certains aspects négatifs de la transmission. À ce titre, il vient prendre la place du maillon manquant dans la généalogie de la famille.

a) Le lieu de dépôt

Le groupe de TFP apparaît tout d’abord comme lieu de dépôt, de fragments épars d’une histoire oubliée, censurée ou non sue, d’éléments en errance et en quête de contenants, de silences, de ruptures, de projections violentes ou de formations plus élaborées de contenants de négatifs tels que cryptes, fantômes ou secrets. Tout ce matériel est déposé, projeté dans l’espace du groupe, mobilisé par le dispositif, le cadre, mettant à l’épreuve sa capacité de contenance, sa solidité, sa viabilité et sa fiabilité. Nous avons tous des exemples de ces séances de début de thérapie où cadre et thérapeutes sont mis à mal, mis à l’épreuve d’attaques destructrices plus ou moins violentes, portant atteinte au maintien et à la permanence du cadre et à l’intégrité psychique des thérapeutes. Nous sommes pris dans la régression, l’engluement du négatif. La transmission directe, sans écart, d’éléments non pensables, non symbolisables, se répète dans le groupe de TFP privant les thérapeutes de leur capacité de penser, de leurs facultés associatives. Oublis, censures, interdits infiltrent le transfert et le contre-transfert. Cette modalité de transmission et de transfert sans relation d’objet peut aussi emprunter les voies de passages d’un corps à l’autre, dans une indifférenciation somato-psychique, révélant chez les thérapeutes, même les plus avertis, des sensations (fatigue, somnolence, excitation…), des émotions, des souffrances sans objet.

Un bref exemple peut nous sensibiliser à certains aspects négatifs d’un transfert généalogique précoce: il s’agit d’un oubli se manifestant dans le contre-transfert. La TPF à son début de la famille d’Audrey, enfant autiste de quatre ans, reprend après une interruption de vacances. En rejoignant la famille, je glisse à mon cothérapeute:

“Je ne me souviens plus du tout de cette famille, c’est le trou complet. Je compte sur toi” et je ne m’en sens pas coupable…

Dès le début de la séance, la sœur aînée se met à dessiner, ou plutôt à gribouiller rageusement une feuille avec l’effaceur (elle ne voulait pas venir), et le père nous raconte l’aventure suivante: pendant les vacances, ils étaient en famille sur la plage. Tout à coup, Audrey a disparu. Affolement. Le père et la mère partent à sa recherche, chacun d’un côté. La mère demande à des personnes de l’aider à chercher sa fille et il lui est répondu: “On ne la connaît pas, donc on ne peut pas vous aider!”, ce qui la bouleverse. Le père nous dit: “J’ai tout d’abord pensé que si Audrey est allée vers la mer elle a dû se noyer, donc inutile de la chercher dans l’eau”. Il parcourt la plage et se sent envahi par un doute: “Il y a tellement de petites filles brunes que je ne vais pas la reconnaître même si elle est en face de moi”. Il a alors un sentiment très angoissant: il pense n’avoir aucun souvenir de sa fille, aucune représentation et a peur de passer à côté sans la voir. C’est affolant. Bien sûr, la petite fille est retrouvée.

Pendant ce temps, la sœur aînée a fait son dessin sur la feuille où, compulsivement, elle a utilisé l’effaceur: c’est un très beau bateau en mer, mais un grand rond blanc comme un trou occupe sa coque; malgré son insistance, la couleur n’a pas laissé de trace à l’endroit marqué par l’effaceur.

À partir de cette aventure et de cette séance put commencer à se dire ce qui a probablement constitué ma pensée anticipatrice: l’absence d’inscription d’Audrey dans la famille et dans une filiation. C’est dans le gommage de mes souvenirs et mon oubli qu’est venu s’exprimer le “trou” offert comme seule place à Audrey dont on nous dit que la grossesse et la naissance furent “sans histoire”. Grâce probablement à la mémoire de mon co-thérapeute à qui j’ai fait confiance, des souvenirs de séances précédentes ont permis des liaisons et une poursuite du travail.

Ces phénomènes d’anticipation contre-transférentiels me paraissent, dans mon expérience clinique, souvent l’expression dans un temps inversé de ce qui, du passé, ne put se dire. L’espace du groupe de TFP peut aussi être le lieu d’accueil de manifestations que j’ai appelées les “objets bruts. Il s’agit de mots ou d’expressions employés de façon répétitive par les membres du groupe familial, ne trouvant ni place ni sens dans la chaîne associative groupale de la famille. Ces mots, ces expressions, parfois chiffres ou syllabes répétés, mais aussi actes et comportements hors sens et hors situation, émaillent le discours familial, l’interrompant, en perturbant le cours, sans cesse remis en chantier dans le groupe, mais n’aboutissant pas (Granjon, 1995). Ces objets bruts percutent notre attention, venant s’inscrire tels quels dans notre écoute et notre mémoire, répétitifs, harcelant et encombrant notre attention et ne pouvant trouver place dans notre propre chaîne associative. Ce sont des restes d’une communication primitive, directe et sans interprétation du message. Et c’est à accepter d’être récepteur de ce type de communication primitive que le thérapeute pourra se constituer point de nouage, puis porte-parole de la chaîne associative groupale.

À qui s’adresse, dans le transfert, ce « message »? Qui pourrait en être le traducteur, l’interprète? Quel Ancêtre pourra reprendre la parole, énoncer le discours oublié, perdu?

L’accueil, la contention et la reprise dans un autre discours, celui qu’autorise le transfert, de ces fragments épars et insensés, de ces traces sans mémoire et traumatiques d’une impensable histoire, constituent l’essentiel du travail thérapeutique que nous avons à faire. Lieu de dépôt du négatif transgénérationnel, l’espace du néo-groupe et les psychés des thérapeutes deviennent lieu de mémoire. La construction de certains contenants de négatif est d’ordre groupal: de nombreux fantômes hantent nos bureaux, et nos placards sont pleins de secrets, nous le savons. Ces formes transitoires, ces formations groupales vont temporairement permettre de contenir certains silences, non-dits ou éléments non mentalisables. Forme d’innommable, voile délimitant du vide, ce sont des constructions groupales qui pourront devenir “objets de relation” dans le groupe et trouver place dans une chaîne d’associations et “objets de transmission” permettant que sous des modalités objectales soit transmis du négatif.

Je me souviens d’une famille venue consulter pour des troubles du comportement du plus jeune des fils qui, dès la première séance, dit: “Il est sur un tabouret agité”. Ce tabouret prit la forme de petites chaises, matériel de la pièce, pendant les séances, servant dans différentes situations périlleuses, toujours dérangeantes et inadaptées, encombrant le travail thérapeutique et la psyché de la thérapeute. Puis un trou, un silence, un grand vide dépressif s’installa au centre du groupe, du fond duquel apparurent quelques morts anonymes et sans sépultures qui prirent voiles. Ces fantômes me furent offerts ainsi que quelques dessins de cercueils où je crus reconnaître, gravées, mes initiales. Mais on ne sut jamais, qui, à l’origine, trônait sur le “tabouret”.

b) Travail associatif, scène de représentation

C’est ensuite un travail de liaison, un tissage associatif, que les thérapeutes seront amenés à faire, avec tout le matériel transgénérationnel déposé et accueilli et de la place transférentielle qu’ils occupent. Relier, associer ce qui est ainsi déposé, malgré la déliaison et l’aliénation dans lesquelles nous sommes pris, permet d’accéder à un travail de figuration qui donne forme et corps au négatif.

Les exemples sont nombreux et je pourrais parler de cette balle qui sillonna l’espace et le temps d’une TFP, rebondissante et agaçante, perturbante, violente parfois, sans jamais trouver place ni sens. Elle n’était que la manifestation de processus primaires, l’expression d’irréductibles éléments négatifs, l’effet d’impossibles transformations. Mais, pour nous tous, cette balle devint l’expression externalisée dans l’espace du groupe de l’impensable. On pouvait alors parler de l’indicible, il s’appelait “la balle”. Alors et à ce prix, dans la succession des séances, l’espace-temps du groupe deviendra une scène de représentation où les corps ont leur mot à dire, les mouvements, déplacements, mais aussi ce qui est ressenti par les thérapeutes. La fonction du thérapeute est de savoir saisir et associer ce matériel, en renonçant momentanément à lui donner un sens. La scène du néo-groupe est un théâtre, ne l’oublions pas, où se rejoue le généalogique. C’est ainsi et ici que va s’écrire une autre histoire, différente de celle de la famille même si elle en permet l’accès.

c) Espace d’élaboration

Le groupe de TFP pourra enfin devenir un espace d’élaboration, le lieu où va se dire, s’écrire, une autre histoire, celle de la TFP, avec ses secrets sur ses origines et ses mythes conteneurs. C’est bien une autre histoire qui va se construire et non le dévoilement d’une partie cachée, oubliée, parfois à jamais perdue de l’histoire de la famille.

Le parcours dans la chaîne associative du psychanalyste va permettre qu’un sens advienne, grâce aux retrouvailles de ses propres souvenirs enfouis, de ses émois cachés, de cette intimité de sa propre enfance et de son histoire, de ces scénarios parfois interdits de souvenirs qui font irruption et servent de capteurs aux interdits et aux silences transgénérationnels.

C’est ce travail du thérapeute qui s’offre à accueillir et transformer certaines formations négatives qui, dans l’alliance thérapeutique du groupe et les liens du transfert, favorisera la réorganisation et l’élaboration de ce qui était resté en souffrance.

Et dans cette nouvelle histoire, pourra naître un enfant.

Transmission et contre-transfert

Fondateur du néo-groupe, le thérapeute offre une filiation dans une lignée qui est la nôtre, faite dans l’alliance de nos ancêtres familiaux et de nos étayages théoriques. Nous sommes alors, transférentiellement, celui qui restaure la filiation, qui rétablit l’ancrage filiatif.

Ce premier transfert se manifeste par une grande dépendance et une restauration du lien narcissique familial. L’ancrage transférentiel vient un temps se substituer au déracinement familial et permet la construction de l’appareil psychique groupal du néo-groupe.

C’est de cette place d’Ancêtre fondateur que nous prendrons la parole. Certains, on le sait, sont parfois tentés par l’omnipotence qu’elle nous propose.

Et je terminerai par quelques éléments concernant le travail spécifique en TFP qui correspond à l’analyse de ce qui, des formations, processus et effets de la transmission psychique transgénérationnelle, est mis en jeu dans le champ du contre-transfert et qui fonde notre place d’interprète et nos interprétations.

Conclusion

Nous avons insisté sur l’importance, pour les thérapeutes, de pouvoir tolérer silences, souffrances, vides de pensée, absence de sens.

Dans le travail d’accueil d’éléments négatifs, certaines zones psychiques du psychanalyste sont mises à disposition et “utilisées”. Cette mise à disposition demande un certain degré d’effacement des défenses normales.

À certains moments, en effet, le thérapeute est le lieu d’une activité psychique particulière . Il éprouve, ressent, des sensations, des images, des paroles qui ne paraissent pas être les siennes, mais celles d’un autre et qu’en quelque sorte il accapare mettant ainsi à disposition son appareil psychique pour accueillir, accepter ce qui se dit en lui et ne lui appartient pas. Des images, scénarios, personnages, plus ou moins familiers font irruption dans nos pensées, s’imposent à nous, sans rapport apparent avec le déroulement de la séance. Cette intrusion nous surprend, mais dans un bain émotionnel et une situation perceptive aiguisée qui montre bien qu’il ne s’agit pas d’une construction mentale ni de l’émergence d’un sens possible, mais plutôt du surgissement en nous et sous cette forme de quelque chose qui vient “d’ailleurs”, ou des profondeurs, et qui se représente là et s’impose.

Ces moments correspondent à un état psychique avec levée de certaines barrières défensives, celles en particulier qui organisent notre contre-transfert en réponse au transfert. Cet état implique une perméabilité de notre psyché, une perte des repères individuels et du pare-excitation que représente la théorie.

Des scénarios incongrus, des “souvenirs flash” plus ou moins oubliés, fragments de notre histoire ou de celle de nos ancêtres, reviennent et s’imposent, hors du contexte de ce qui se dit en séance. L’histoire indicible de la famille vient se dire dans l’histoire familiale du psychanalyste. La généalogie de la famille parfois emprunte celle des thérapeutes.

Comment le psychanalyste se prête-t-il à accueillir ce matériel? Probablement en acceptant de revisiter les expériences cachées, inavouées de son enfance, en acceptant les retrouvailles avec ses propres souvenirs enfouis, parfois interdits, en acceptant de fouiller dans les archives familiales.

Pouvoir se laisser prendre par de telles pensées ou images fugaces, en tolérer l’intrusion, l’effraction dans notre système de pensée, le passage intempestif, l’incongruité: c’est une des difficultés, mais aussi une des nécessités de notre fonction thérapeutique. Tous ces scénarios vont servir d’intermédiaires et de capteurs aux interdits et aux silences transgénérationnels de la famille.

Seule une analyse rigoureuse de ces éléments contre-transférentiels nous autorise à prendre la parole alors chargée du sens de ce travail. Et la théorie est là pour restaurer notre pare-excitation et notre intégrité psychique un temps menacée et envahie par des Visiteurs inconnus.

Mais il faut bien que nous ayons quelques deuils en suspens, quelques secrets inavouables, quelques silences transgénérationnels, quelques fantômes en errance, pour faire ce métier impossible…


Du retour du forclos généalogique aux retrouvailles avec l’ancêtre transférentiel
Evelyn Granjon
https://doi.org/10.69093/2023.29.07


Bibliographie

Freud, S. (1914). Pour introduire le narcissisme. Paris: Payot, 2012. Granjon, E. (1994). L’élaboration du temps généalogique dans l’espace de la cure.

Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, 22, 61-80.

Granjon, E. (1995). Traces et effets de traumatismes psychiques transgénérationnels. Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, 24, 65-71.

Granjon, E. (1997). Figuration du traumatisme. In L’objet, la figuration et le lien.

Actes des XIIèmes journées du COR, Arles, 1997.

Kaës, R. (1993). Le groupe et le sujet du groupe. Malakoff: Dunod.

Ruffiot, A. (1981). La thérapie familiale psychanalytique. Malakoff: Dunod.

Revue Internationale de Psychanalyse du Couple et de la Famille

AIPPF

ISSN 2105-1038